« Ulysse », c’est le surnom donné par l’autorité militaire israélienne à ce drôle de prisonnier, attrapé en pleine mer sur un radeau fait de bouteilles en plastique. Cet Israélien a tenté de forcer le blocus infligé à la bande de Gaza. Professeur, il partait (dit-il) pour enseigner la littérature russe. Parce qu’un million et demi de personnes enfermées sur cette bande de terre si étroite ont besoin d’espace, d’étendues infinies, que seule la littérature russe peut leur offrir : « C’est un vent qui s’élève plus haut que leurs cerfs-volants sur la plage… »
Ulysse à Gaza se déroule de nos jours en Israël et interroge la responsabilité collective dans l’enfermement des Gazaouis. À travers le personnage d’Isakov, l’avocat d’Ulysse, acculé dans sa vie professionnelle et personnelle par un procureur cynique, un associé douteux et une femme volage, Gilad Evron livre le paradoxe de l’Israélien et montre l’universalité de cette question.
Utopique et politique, cette pièce révèle la clairvoyance de l’auteur sur la complexité de la société dans laquelle il vit, portant un regard aguerri sur le conflit du Proche-Orient.
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