Dans Plus ou moins l’infini, Clémence Weill questionne les croyances qui peuplent notre époque et leurs dérivés : les tocs et les superstitions. Notre rapport métaphysique à l’existence se retrouve au centre de tableaux empreints d’humour et de gravité, comme autant de courtes nouvelles théâtrales agencées pour proposer un tout.
L’autrice part de faits divers ou de petites histoires recueillies çà et là pour plonger dans nos existences et dans l’infini de nos rituels individuels et collectifs. De la jeune femme qui assiste à l’enterrement de son grand-père sans trop comprendre l’hypocrisie de la cérémonie, jusqu’à cet employé du mois entièrement dévoué au dieu Entreprise, en passant par ce torero mystique, ce champion de ricochets qui voit dans les bonds qu’il imprime à ses petits cailloux une parabole de notre univers, ou ce crucifié de Pâques à Manille… on croise des figures très différentes dont le lien invisible serait la nécessité des croyances quelles qu’elles soient.
Cet ensemble est un puzzle, une constellation, les étapes d’un voyage entre rationnel et irrationnel qui, mises bout à bout, en voix et en chair, formeraient ce rite, codifié et mouvant, sacré et païen, ancestral et contemporain auquel depuis des millénaires des humains s’entêtent à donner vie : le théâtre.
120 minutes