Ciel est le nom d’un cabaret en faillite. Le patron, une brute sensible, engage un jeune metteur en scène prometteur pour créer le spectacle qui sauvera son lieu. Ce dernier, croyant cerner son public, propose des numéros vulgaires. Mais il se trompe. Le patron veut l’art, la beauté, l’émotion pure, qu’il déniche dans la voix angélique d’un enfant. Cette voix le conduira à sa perte.
Le cabaret du Ciel est aussi une allégorie du théâtre où s’affrontent deux visions de l’art, entre cynisme et sincérité. D’un côté, le jeune artiste talentueux prêt à tout pour plaire à un public qu’il méprise ; de l’autre, le producteur qui, pour préserver la beauté du spectacle, passera par l’horreur du crime.
Gilad Evron livre ici une critique féroce de la société du spectacle en usant du détour fantasmé de ce cabaret sordide. Maintenus sur le fil du rasoir, lecteurs et spectateurs ne savent plus si l’on assiste au drame ou à la représentation du drame. Un théâtre foisonnant qui alterne l’intrigue et les numéros de virtuosité.
120 minutes