Sanite Bélair (1781-1802), sergente puis lieutenante de l’armée révolutionnaire haïtienne, a été capturée par les colons français puis fusillée à tout juste 21 ans, une année seulement avant la bataille finale qui mènera à l’Indépendance.
Dans Opéra poussière, cette résistante injustement oubliée décide de revenir d’entre les morts pour nous hanter. Elle lance le mouvement #HéroïneEnColère sur les réseaux sociaux afin de réclamer sa place dans la grande Histoire, parmi les « pères » de la patrie.
Le dramaturge, romancier et poète haïtien Jean D’Amérique alterne scènes lyriques et quotidiennes pour relier le monde de la poussière à celui d’aujourd’hui, tentant de réparer les oublis du passé. Il fait de Sanite Bélair un nouveau modèle de résistance contre toutes les oppressions et les dominations.
Ce texte choral, puissant et poétique, mêlant mythologie vaudou et univers numérique, empli d’énergie et d’humour, est une formidable matière à jeu.
Dans la presse
"Face aux esprits qui tentent de la garder dans une nuit éternelle, Sanite Bélair tient tête et affirme qu'elle a une mission, « un monde à réparer face à l'oubli » [...] et s'il est sous-entendu dans cette pièce que, pour certains, réhabiliter la mémoire de Sanite Bélair n'est pas une priorité et que le féminisme peut attendre plus tard car « le peuple a faim », l'auteur démontre que ce sont les femmes qui sont systématiquement oubliées des luttes."
Sanite Bélair « rallume l'étoile » des luttes, Goffeaux Elza, L'Humanité, juillet 2022
"Les séquences s’enchaînent, mêlant humour,
dénonciation, colère, révolte, surnaturel, défilé carnavalesque. C’est
lyrique, baroque, politique. Et la langue de Jean D’Amérique nous
embarque. Pour lui, la poésie est la matrice de tout geste d’écriture,
c’est la veine solaire de la langue."
La colère immatriculée, Cazaux Laurence, Le Matricule des Anges, juillet 2022