Deux hommes dans un parc. Rencontre faussement banale lorsque ce parc devient espace sauvage et que l’un tente de pousser l’autre dans ses derniers retranchements, au bout de l’humanité, là où les frontières entre intuition et raison, entre dialogue et action physique se troublent. Cette pièce, tout en tension, questionne notre instinct de survie endormi par trop de confiance en un dialogue qui devrait tout résoudre, alors que le piège se referme, inexorablement.
Dans cet État sauvage, Stéphane Jaubertie se confronte au mal irraisonnable, en écho aux attentats de 2015.
Il crée un duo de théâtre intense, un duel comique et tragique, un texte aux dialogues percutants pour deux acteurs. Et c’est bien la dichotomie de l’homme qu’il interroge. Entre nature et culture, entre vision universelle et particulariste, entre Hobbes le pessimiste réaliste et Rousseau l’optimiste idéaliste, il traque notre barbarie intérieure et archaïque. Et pointe notre violence primaire, parfois enfouie, mais toujours présente. Haletant et inquiétant.