Une maison dans la campagne berlinoise au bord d'un lac. Johannes Vockerat, jeune philosophe, vit avec sa femme Käthe, faible depuis l'accouchement de leur fils. Madame Vockerat est venue soulager sa belle-fille. Johannes n'avance pas dans la rédaction de son ouvrage philosophique consacré au matérialisme.
Arrive alors par surprise une jeune étudiante russe. À la grande satisfaction de Johannes, mademoiselle Anna s'intéresse à ses écrits : il l'invite à rester quelques jours. Très vite, ils se sentent attirés l'un par l'autre, intellectuellement et affectivement. Käthe tente de prendre pour modèle la femme émancipée qu'est Anna, mais sa jalousie l'emporte et elle tombe malade. Johannes est écartelé entre les deux femmes. Sa mère intervient et demande à « cette personne » de partir. Il est trop tard. Johannes menace de se suicider si on le sépare d'Anna.
Cimetière de l'émancipation individuelle, la famille aura-t-elle raison de l'inexorable passion ? L'ordre parental ruinera-t-il les aspirations de liberté des jeunes gens ?
Dans cette peinture d'une petite bourgeoisie intellectuelle en lutte avec les modèles anciens, ces âmes solitaires se débattent entre rigueur morale imposée par la religion et la pulsion de vie cherchant à briser le carcan... Comme le souligne Jörn Cambreleng, « le drame familial, par petites touches, évoque une marmite où se mijote le XXe siècle ».
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