Les élèves ont désormais un socle dramaturgique, une première expérience de travail face au groupe et une construction de leur réflexion autour des intentions des personnages. L’intérêt est maintenant de résoudre au plateau les questions posées par la pièce afin de faire naître le théâtre.
Le travail sur les différents espaces-temps, évoqué autour du soliloque de Garance p. 15, peut être repris en ajoutant une consigne de mise en espace. Par exemple, donner la consigne suivante : la scène à la boutique doit faire l’objet d’une séquence muette qui se jouerait en parallèle de la narration de Garance. Ou encore que chaque question que se pose Garance soit prise en charge par un autre élève. Où doivent-iels se positionner sur le plateau pour que le public les voie et pour que leurs différents espaces-temps soient clairs ? Les notions de largeur, de profondeur, les termes « cour » et « jardin », (cour est le côté cœur lorsqu’on est sur scène et jardin son opposé
Ces termes sont nés sous Louis XIV et indiquaient à l’époque l’endroit où se situait « le jardin » de Versailles et l’autre côté, la cour. Depuis, ces mots sont restés afin de ne pas dire gauche/droite qui sont subjectifs selon que l’on regarde la scène ou bien que l’on est dessus), les différents niveaux (le sol, la hauteur), l’utilisation d’éléments extérieurs peuvent être évoqués à ce moment-là pour leur donner des pistes.
Ce travail d’espace peut être repris sur l’ensemble de la pièce, à chaque changement de séquence. Les apparitions soudaines de Garance peuvent faire l’objet d’improvisations où chacun·e réfléchit à la manière dont il/elle apparaît : est-elle hors scène, était-elle présente mais cachée, présente mais figée, présente mais au lointain en train de faire des actions silencieuses… Il est intéressant de se demander comment agir dans le silence afin de construire un tableau global mais sans perturber l’écoute de la scène Prune/Lola.