Le travail autour des intentions est à mettre en parallèle. Que cherche le personnage dans telle situation, quel est son but ? De quelle manière Prune agit sur sa sœur Lola et inversement ? Se demander pourquoi elle compte les moutons, par exemple, et se raconter une histoire en groupe permet de créer un arrière-monde qui aide ensuite dans le jeu.
Lorsque les élèves, par binômes, travailleront sur la scène, iels établiront des ruptures claires, annotées sur leur texte. De même que pour la proposition précédente, chacun·e pourra passer devant les autres et des pistes de résolutions collectives pourront être apportées : on entend mieux tel passage lorsque les répliques se tuilent (c’est-à-dire que le/la partenaire enchaîne avant que le dernier mot soit totalement prononcé)/ne s’enchaînent pas/sont chuchotées/criées… L’intérêt de ces exercices est de justifier les choix et d’en discuter ensemble en s’appuyant sur des éléments concrets du texte.
Une suite possible est d’enchaîner avec un travail sur la séquence suivante et l’arrivée de Garance (travaillée par au moins un groupe) en se demandant : comment s’adresse-t-elle aux filles ? A-t-elle une façon différente de parler à l’une et à l’autre ? Dans l’extrait du petit déjeuner p. 11, on note clairement qu’elle ne révise pas sa leçon avec Lola comme elle s’adresse à Prune qui est sur son portable. Ces différences dans l’adresse marquent des ruptures de rythme qui trouveront leur justesse dans une intention clarifiée. Enchaîner avec cette séquence permet de lier le premier exercice et le second et de mettre en exergue les solutions trouvées dans l’étude du soliloque qui fonctionnent une fois mises en situation de jeu plus concrète. Ainsi, le groupe cherche ensemble à résoudre les questions dramaturgiques en jeu.
Lorsqu’un vocabulaire commun est mis en place et que des idées plus claires des personnages et de leurs intentions se dessinent, la mise en jeu peut se développer en impliquant plus de protagonistes par groupes.