Le mouton est l’élément phare des rêveries enfantines. Il est le meilleur moyen de s’endormir et d’accéder au monde des rêves, et ici un lien fort entre les deux sœurs. Le mouton devient même sujet de rêverie puisque Prune les caresse p. 36 et évoque « le petit mouton noir » p. 37.
Cette expression, reprise au sein de nombreuses histoires, est un bon moyen de nommer la différence, et invite à une nouvelle discussion sur ce que représente « un mouton noir » au sein d’un groupe, et sur la manière dont on peut inclure et tolérer la différence. Ce motif peut aussi ouvrir la discussion sur un mal-être qui nous est propre mais que l’on n’arrive pas à formuler, dont l’identification devient possible par l’assimilation à cette image tierce.
Différents éléments de l’histoire font écho au conte de Cendrillon : le château du prince, les oiseaux (ici p. 46, la colombe à la fenêtre), les douze coups (p. 24, les coups de sonnette) où le carrosse-VTT se transforme en citrouille, les figures de marâtre et de marraine la bonne fée qui sont remplacées par la baby-sitter, qui a presque des pouvoirs magiques… Cette étude peut permettre la lecture en classe, collectivement, des contes originaux, par exemple la réécriture de Joël Pommerat, Cendrillon (2011), dans laquelle il détourne le conte.
Semer les cartes postales pour retrouver son chemin, envoyer les bottes de pluie qui se transforment en bottes de sept lieux, revenir à son lieu de départ après s’être éloigné longtemps, être petit en âge et/ou en taille et avoir pourtant l’audace et la force de renverser un mouvement, ici l’éloignement du père… Tous ces éléments sont assurément une référence au conte Le Petit Poucet dont la version écrite est attribuée à Charles Perrault. Ces indices offrent une ouverture pour un travail d’écriture et d’invention d’un conte, seul ou à plusieurs.
Certains mots du texte, entre quinze et vingt, peuvent être choisis par le/la professeur.e (ou bien directement par les élèves) et devront être repris dans la rédaction d’un conte qui se détachera de la pièce. Cet exercice peut se réaliser seul.e, en groupe, voire même en classe entière. Les histoires inventées peuvent être reprises par la suite par d’autres élèves et mises en jeu au sein d’improvisations.