Par la suite, on peut envisager une deuxième lecture, cette fois-ci plus théâtrale, en se concentrant sur la notion d’adresse. Toute parole est toujours adressée (on parle toujours à quelqu’un, ou à soi-même, ou au vide) et nombre de paramètres en découlent : on ne parle pas de la même manière à une personne à 50 mètres et à une autre qui est à 50 centimètres, on dialogue différemment avec un enfant et un adulte, etc.
Au théâtre l’adresse est donc un point essentiel à éclaircir : il suppose de bien comprendre les enjeux du texte et de mettre en place un dispositif qui permet de les donner à entendre. Il peut donc être judicieux de prendre le temps avec les élèves de regarder chaque réplique, voire chaque phrase s’il y a un changement au sein de la réplique, et de se demander à qui cette parole est adressée (au public pour la narration, à tel ou tel personnage pour les dialogues, etc.).
On peut imaginer les élèves lire la scène par groupe de trois (sans forcément genrer les rôles), assis·es à une table face au reste de la classe. Il est important que les élèves prêtent attention à l’adresse : bien diriger sa parole à l’ensemble de la classe pour les répliques qui l’exigent, et seulement à son ou sa partenaire pour le dialogue direct. Pour ce faire, les élèves peuvent jouer avec le regard (tourner la tête vers la ou les personnes à qui on s’adresse), le rythme de la parole (on ne parle pas de la même manière quand on discute avec ses ami·es et quand on veut raconter une histoire), etc. Entre chaque passage, il peut être judicieux de nommer ensemble les outils (de voix, d’attitude, de regard, de corps...) qui permette de faire ressortir la situation. Ces jeux de regards pourront ensuite être affinés lors de la mise en scène.