Carnet artistique et pédagogique
Au moment où ils/elles apparaissent sur scène, Cyann, Clémence et Georges sont déjà chargé·es d’un important bagage émotionnel dû à leurs problèmes. Antonio Carmona le signale dès l’annonce des personnages. Dans l’idée d’une mise en jeu de la pièce, l’enseignant·e pourra commencer par faire des échauffements avec les élèves pour « réveiller les émotions ».
On en dénombre cinq principales au théâtre : la peur, la colère, le dégoût, la tristesse et la joie. Un petit jeu simple à mettre en place avec les élèves pour les préparer serait de se passer un objet invisible qui provoque justement une de ces émotions. On fait un tour complet avec une des cinq et une fois le tour fini, on recommence avec une autre. On peut aller plus loin en mettant les élèves en marche dans l’espace – par demi-groupes pour avoir des témoins – et en leur demandant de faire monter une émotion de 0 à 5, 5 étant le maximum de l’émotion.
Ainsi, on peut faire un peu sauter les verrous de la pudeur qui peut parfois s’immiscer dans le jeu théâtral chez un jeune public non-initié.
Puis, en reprenant la pièce, l’enseignant·e peut demander aux élèves de nommer les différentes émotions présentes dans chaque scène. En divisant ensuite les élèves en petits groupes, l’enseignant·e pourra leur proposer de mettre en scène ces segments en apportant une attention particulière aux émotions représentées. Une technique intéressante serait de jouer les scènes “en muet” afin de mettre l’accent sur la représentation physique des émotions.
Il peut y avoir deux manières simples de les atteindre : soit en faisant des parallèles avec des situations vécues par l’élève ou non – attention à cette voie, il faudra toujours rappeler aux élèves que c’est du théâtre et qu’ils/elles ne doivent jamais « se faire mal » en essayant, soit en cherchant les sensations physiques des émotions représentées pour en faire des moteurs de jeu : comment ça se passe dans mon corps quand je suis triste ? Quand j’ai peur ? Quand je suis en colère ?
Si l’objectif final de l’enseignant·e est de mettre en scène la pièce, il pourrait être intéressant de rappeler aux élèves que l’apparition/disparition du quatrième mur précédemment mentionné appelle à rendre les émotions accessibles et palpables pour le public. Dès lors, il conviendra toujours d’être précis dans ce qu’on joue et de chercher la justesse non pas en se rendant malheureux·se, mais en essayant sincèrement de parler d’une situation douloureuse pour les personnages en la rendant universelle.