Carnet artistique et pédagogique
De manière générale, les didascalies jouent un rôle important dans la pièce, notamment dans la compréhension de l’état des personnages. Ces états sont traduits de deux manières :
• Soit par l’évocation d’états émotionnels comme c’est le cas dès la liste des personnages, par exemple :
Clémence, la mère de Cyann. Tient plus ou moins le coup.
Georges, le père de Cyann. Vide de toute énergie et abattu.
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• Soit par le biais de descriptions d’actions surprenantes – sur lesquelles on reviendra dans la partie « Mise en jeu » - donnant des indices supplémentaires sur une tension en présence. Par exemple :
Dans la maison, Clémence et Georges font un gâteau aux groseilles. Georges est mal rasé, les yeux éteints, hirsute, en jogging-pyjama et les mains dans la pâte. Clémence a du rouge sur les lèvres et sur les doigts, elle écrase les groseilles avec les mains et en chipe frénétiquement de temps en temps...
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Avant d’aborder le jeu, l’enseignant·e pourra, dès la lecture, proposer aux élèves de réfléchir au moyen de faire apparaître ces états et actions. Les didascalies doivent-elles être lues ? Si c’est le cas, à qui s’adressent-elles ? En choisissant différents exemples – qui pourront d’ailleurs être trouvés dans la pièce par les élèves – l’enseignant·e pourra diviser les élèves en petits groupes qui auront pour exercice de proposer des mises en voix des scènes en choisissant ou non de lire les didascalies. Si celles-ci ne sont pas lues, l’enseignant·e leur demandera de trouver un moyen de faire apparaître les états et actions. Cela pourrait être par des nuances dans la parole, par un embryon de jeu théâtral ou par le biais d’un accessoire ou d’un objet.
À noter – et on y reviendra – que les scènes d’actions surprenantes peuvent aussi être intéressantes à transposer en théâtre d’objets. Si l’enseignant·e est à l’aise avec le travail marionnettique, il/elle pourra – en complicité avec un·e professeur·e d’arts plastiques possiblement – proposer aux élèves la fabrication de marionnettes ou d’accessoires qui soutiendraient une mise en voix du texte.
Temps. Ophélie disparaît.
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Cette didascalie qui marque la mort symbolique du personnage est aussi cruciale à étudier lors d’une première mise en voix du texte. Si l’enseignant·e veut réfléchir avec les élèves à une mise en espace de la lecture, où placera-t-on le personnage d’Ophélie pour signaler sa mort ? Pour résoudre cette question de mise en scène, l’enseignant·e pourra proposer aux élèves, divisé·es en petits groupes de faire des propositions. L’idée générale étant : comment représenter un personnage mort ?