éditions Théâtrales Jeunesse

Les fantômes sont-ils toujours dans de beaux draps ?

de Antonio Carmona

Carnet artistique et pédagogique

OPHÉLIE.- Donc... voilà, j’étais tranquillement en train de jouer au foot, dans le petit renfoncement de la cour, quand t’es arrivée...
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Cette première réplique de la pièce crée un trouble quant à la présence ou non d’un quatrième mur. L’enseignant·e pourra interroger les élèves : à qui s’adresse Ophélie selon elles/eux ? Ce pourra être un bon moyen de rappeler aux élèves l’histoire du quatrième mur au théâtre.

À mesure que la scène se déroule, le dialogue entre Cyann et Ophélie – qui sert d’introduction à la pièce en narrant la mort d’Ophélie comme nous l’avons vu plus tôt – semble destiné à renseigner le public sur la situation en cours. L’enseignant·e pourra proposer aux élèves une première lecture de cette scène en ayant en tête l’idée d’un « dans l’épisode précèdent » à la manière d’une série télévisée. En effet, l’utilisation de la voix-off qui rappelle le passé ou évoque des éléments à venir est un motif souvent utilisé dans ce format audiovisuel. Dans le cas d’une série comme Desperate Housewives (2004-2012), c’est même un personnage décédé qui raconte ce qui s’est passé au public.

Les fantômes sont-ils toujours dans de beaux draps ? utilise à de nombreuses occurrences le récit, par exemple au travers de l’histoire de Georges (pages 28 à 31) ou le témoignage de Clémence quant au harcèlement qu’elle subit (pages 13, 18 ou 37). En proposant à la lecture ces extraits, l’enseignant·e posera les questions suivantes :

  À qui s’adresse la réplique ?
  Pourquoi a-t-on remplacé l’action par le récit ?

Par la suite, les élèves pourront s’amuser à adresser ces répliques soit à un·e camarade incarnant un autre personnage ou au public, voire même à un·e autre interlocuteur·rice si une idée autre lui venait.

En jouant avec les adresses, l’enseignant·e et les élèves pourront réfléchir à la manière dont les nombreuses thématiques abordées par la pièce – la mort, le deuil, le harcèlement, le chômage, la stérilité, le secret – résonnent selon si elles sont adressées au public ou à une seule personne. La puissance émotionnelle de ces répliques est-elle la même selon l’adresse ?