Carnet artistique et pédagogique
Après avoir rencontré Cyann et Ophélie, le/la lecteur·rice fait connaissance avec les parents de Cyann, Clémence et Georges, confrontés à leurs propres soucis.
Clémence, la mère travaille pour un patron toxique, harceleur :
CLÉMENCE.- C’était une journée difficile au travail Georges. Ah oui très difficile. Le genre de journée qu’on n’a pas du tout envie de raconter quand on rentre chez soi. Pas le type de journée qui se raconte, non. Ah la sale ambiance… Mieux vaut que tu ne saches pas. (Temps bref. Georges ne dit rien.) Monsieur Luc est encore passé dans mon bureau cet après-midi… Monsieur Luc et sa tête de… Mais il ne perd rien pour attendre l’patron ! Parce que le jour où j’aurai le déclic Georges… le jour où j’aurai le déclic… j’te jure qu’il verra de quel bois j’me chauffe et… [...]
[/(pages 13-14)/]
Cette situation peut être mise en relation au mouvement #MeToo (connu sous le terme #balancetonporc en France). Né en 2007, ce combat a particulièrement marqué les esprits à partir de l’affaire Weinstein en 2017. En collège, l’enseignant·e – en complicité avec un·e professeur·e d’éducation morale et civique – pourra demander aux élèves de faire des recherches à ce sujet et comment cela peut être perçu dans la situation vécue par le personnage de Clémence tout au long de la pièce. On retiendra notamment le récit de son agression, page 37.
Le sujet pouvant être sensible, en ce qu’il amènera fatalement à la découverte de divers témoignages, il conviendra de mettre en place un temps de parole préliminaire en classe afin de préparer les élèves.
De la même manière, l’épilogue plutôt ambigu de la pièce propose une solution radicale au harcèlement subi par Clémence qui pourra faire l’objet d’un débat en classe.
Face à Clémence, Georges, le père, n’en mène pas large non plus. Confronté au chômage et à la dépression – provoqués par la révélation de sa stérilité l’empêchant de faire un second enfant - il est absent, incapable d’apporter du soutien à sa famille. Son témoignage – pages 28 à 31 – pourra être lu en classe et mis en parallèle aux situations vécues par Cyann et Clémence afin de parachever le portrait de famille pour le moins désastreux dépeint par Antonio Carmona ici.
CLÉMENCE.- […] C’est une phrase toute simple, une phrase que je me répète chaque matin devant la glace et qui m’aide à tenir dans les moments difficiles : « Quoi qu’il arrive je ne craque pas ».
[/(page 15)/]
L’enseignant·e, s’appuyant sur le mantra de Clémence, pourra demander aux élèves comment chaque personnage fait face et quelle stratégie chacun·e utilise pour ne pas se laisser submerger par ses soucis dans la première partie de la pièce. Il pourrait aussi être intéressant d’interroger les élèves sur la viabilité d’une telle maxime.