En étudiant le conte avec des 6e mais également en travaillant, comme préconisé, sur le merveilleux avec des CM, le programme de Français proposant de « découvrir des contes, des albums adaptant des récits mythologiques, des pièces de théâtre mettant en scène des personnages sortant de l’ordinaire ou des figures surnaturelles ; de comprendre ce qu’ils symbolisent ; de s’interroger sur le plaisir, la peur, l’attirance ou le rejet suscités par ces personnages ». Source : eduscol.education.fr/ressources-2016.
Mais aussi pour les classes étudiant la variation, l’adaptation ou la réécriture, on prendra plaisir à parcourir les stratégies et jeux d’écriture de Bruno Castan qui donne sa version dramaturgique « très librement inspirée du Cendrillon des frères Grimm ».
Pour mettre en perspective d’autres réécritures théâtrales de contes, on trouvera en Bibliographie quelques références sans oublier que plusieurs des autres ouvrages de Bruno Castan éveillent le plaisir et la curiosité d’entrer plus avant dans les stratégies d’écriture et de réappropriation de ces contes traditionnels. Sans viser forcément la lecture intégrale, mais en mettant des extraits en parallèle, on peut piocher dans Belle des eaux, Coup de bleu ou Neige écarlate.
1) Après avoir vu ou rappelé les grandes généralités du conte, sa place dans la culture collective, les similitudes de certains contes entre des pays et continents différents… on peut relever dans cette pièce quelques particularités ou les grands axes de similitudes avec le genre du conte.
Avec les élèves plus âgés on peut évoquer à ce propos la distanciation au théâtre (dans le Glossaire, on trouvera les définitions suivantes : théâtre dramatique, épique, récit, hybride, espace de la fiction et espace théâtral, fragmentaire). On abordera aussi la notion de métathéâtre et on pourra refaire un point, avec de jeunes élèves également, sur les distinctions entre auteur, acteur, personnage, narrateur ou récitant et locuteur.
2) En prenant différentes versions (Perrault et Grimm bien sûr, mais pourquoi pas d’autres textes), déterminer un extrait du début et de la fin à comparer avec le début et la fin de la pièce. Relever les décalages, les points communs…
3) Comparer et échanger sur : la moralité de la fin et la notion de pardon avec les sœurs chez Perrault, la notion de punition chez Grimm, la reprise du motif de dénouement heureux des contes chez Castan.
En lisant les scènes 18 à 25, en observant particulièrement les échanges du Prince avec Cendrillon page 77 et le langage du Prince page 86, quel caractère et quelle place l’auteur donne-t-il au Prince dans l’action ? Comparer avec les autres versions.
Possibilité de débat interprétatif : Chez Perrault, le prince n’est pas présent lors de l’essayage de la pantoufle ; est-ce crédible qu’il soit en présence de Cendrillon sans la reconnaître dans les autres versions ? Qu’est-ce que cela raconte sur l’apparence, sur la condition ?
4) Un comparatif d’extraits entre Perrault, Grimm, et la scène 14 de La Fille aux oiseaux, « LES LENTILLES » (particulièrement pages 51 à 54), est intéressant pour différencier le mode d’expression et le vocabulaire employé par Cendrillon quand elle demande à aller au bal. Comment se manifeste son degré de passivité, d’obéissance ou de prise d’initiative suivant les versions ?
Si nous pouvons, en tant qu’adultes ou enseignants, analyser et déterminer différentes fonctions des contes de fées, il serait intéressant après avoir fait faire aux jeunes une lecture intégrale de la pièce, de faire un débat interprétatif sur les thématiques qui leur semblent principales.
5) On peut mettre en relation La Fille aux oiseaux avec d’autres contes ou récits. Le personnage principal se trouve dans la même situation que… (Cosette dans Les Misérables par exemple), a les mêmes relations familiales que… (contes mettant en jeu des conflits avec les marâtres ou parâtres, Blanche Neige par exemple), etc.