Carnet mis à jour en 2018.
[(Œuvre de référence sélectionnée en 2013 par l’Éducation nationale pour les collégiens (4e).
Carnet rédigé par Aude Biren comédienne et formatrice en milieu scolaire et universitaire.)]
Comme il l’a fait avec La Belle et la Bête (Belle des eaux) et Barbe Bleue (Coup de bleu), Bruno Castan revisite dans La Fille aux oiseaux le célèbre conte Cendrillon, celui des frères Grimm, le plus cruel.
Ma Chérie est une jeune fille très heureuse, choyée par ses parents. Un jour, tout bascule. Elle doit faire face à la mort de sa mère et au remariage soudain de son père avec une horrible femme, flanquée de deux filles tout aussi méchantes. Elle devient le souffre-douleur de la famille, tout juste bonne à vider la cendre… Les oiseaux et la nature lui apporteront le soutien que ses proches lui refusent.
L’auteur, avec son écriture percutante et ciselée, fait de cette pièce une œuvre unique, qui dépasse la simple adaptation et invite les enfants à regarder toute la complexité du monde.
Né à Paris en 1939, Bruno Castan participe en tant que comédien à la décentralisation dramatique et y réalise ses premières mises en scène. Depuis 1971, il se consacre prioritairement au théâtre pour la jeunesse, met en scène et se lance dans l’écriture. Il a dirigé le Théâtre du Pélican à Clermont-Ferrand.
La Fille aux oiseaux est un ouvrage privilégié pour établir un corpus ou des lectures en réseaux autour du conte, autour du merveilleux, autour de l’adaptation, autour d’un personnage stéréotype.
Cette réécriture de conte est tout à fait adaptée au cycle 3. Il trouvera une résonance en Français par exemple pour aborder le merveilleux avec des CM (La Fille aux oiseaux étant comme Coup de bleu et Neige écarlate, du même auteur, dans la liste des œuvres de référence pour aborder l’entrée « Se confronter au merveilleux, à l’étrange » du cycle 3) ou avec des 6e qui abordent le conte. Mais on peut également proposer ce texte à des lycéens qui étudient les formes et les procédés de réécriture (variation, reprise, transposition…) et qui, en dehors du conte, sauront apprécier les caractères des personnages et le degré d’humour de l’écriture. Les niveaux de lecture variant bien sûr en fonction des lecteurs, les propositions de ce carnet envisagent des entrées diverses sans chronologie d’âge, à piocher et à adapter selon les jeunes destinataires, que ce soit en classe pour aborder le conte, le théâtre comme genre littéraire, dans le cadre du parcours de l’éducation artistique et culturelle ou dans le cadre d’un atelier théâtre.
L’écriture de Bruno Castan est riche et exigeante de par son vocabulaire et sa construction. Cependant, par le vecteur du conte, le rythme, les sonorités ainsi que les jeux avec la langue que cette écriture déploie, la rendent accessible et savoureuse. Elle révélera toute sa richesse lors de l’oralisation.