Grâce au travail de cette deuxième lecture, il est possible de passer à une troisième, cette fois-ci dans l’espace. Il ne s’agit pas encore de jeu, mais de mettre en avant, dans l’espace, les ressorts dramaturgiques mis en lumière par la lecture. Pour ce faire, l’utilisation de pupitres peut se révéler très utile.
On peut imaginer, par exemple, pour le discours de Lucifer, placer face à la classe autant de pupitres qu’il y a d’élèves qui lisent le texte. Pour le monologue de Gabriel, dans lequel il parle seul, on peut placer les pupitres en cercle, tournés vers l’intérieur du cercle, et le reste de la classe, qui ne lit pas, à l’extérieur. Pour la scène finale, enfin, puisqu’elle est très courte, il est possible de la lire plusieurs fois : la classe est divisée en deux groupes (Luan et Gabriel) disposés d’un côté et de l’autre de la salle, au milieu de laquelle deux pupitres se font face. Deux élèves se détachent à chaque fois du groupe pour venir se retrouver et lire la scène ensemble. On peut imaginer qu’en s’avançant, les élèves qui jouent Luan puissent revêtir un élément de costume, ou un accessoire très simple et rapide à enfiler (une casquette, par exemple), qui symbolise l’évolution du personnage (le passage de Lucifer à Luan, visible dans le texte par le changement de prénom), et amorce le travail d’interprétation au cours duquel cette évolution devra être signifiée.