Si l’on s’en tient à un extrait, le choix de ce tableau s’impose : pour le groupe, il concentre les caractéristiques dramaturgiques étudiées, les découvertes sur les personnages et permet réinvestissement et mise en application des exercices ; pour le public potentiel, il pose l’ensemble de la situation et des relations entre Célestine, son père, Léonardino.
Pour cette mise en jeu, on dérogera à la règle, souvent admise dans le cadre scolaire, de placer tous les élèves sur scène, en regard de leurs camarades quand ils ne jouent pas. Ceci pour mettre en évidence l’intensité du vide de l’espace scénique, et pour ne pas occulter le sens des multiples entrées et venues. Si tous les accessoires ne sont pas nécessaires, les objets symboliques seront bien sûr indispensables : les chaussons, la pierre, la couche.
- Parties dialoguées, mises en jeu en relais d’acteurs.
Le découpage des scènes sera arrêté par l’adulte ou réfléchi par le groupe.
On a déjà constaté l’importance des entrées et sorties, symboliques de la situation, on constatera là qu’elles déterminent aussi une unité de sens (exposition successive des difficultés auxquelles Célestine et le père sont confrontés ou des temps de consolation, de jeux entre eux). Ces entrées et sorties faciliteront la plupart des relais : les acteurs A sortent en coulisses, les acteurs B entrent. Si Célestine ou le père, à la fin d’une partie, restent dans la salle aux cartons, on veillera à ce que les relais « internes » ne soient pas faits à la sauvette, mais au contraire à ce que l’on garde la tonalité du passage précédent. Par exemple :
- bas p. 12 : laisser le temps à la Célestine 1 de s’asseoir sur un carton, chaussons à la main ; la 2 entre, la 1 lui tend les chaussons ; la sortie de la 1 doit se faire de même « dignement », la 2 prend sa place.
- bas p. 25 : laisser le jeu se faire et la didascalie « Il la pose. Ils rient. Essoufflés. ». Le relais pourrait se faire par une reprise de la fin du jeu par le second duo. Ou par simple passation de la pierre et de la couche. À essayer. Cet appel à l’imagination des enfants sur les relais peut être riche en réflexion sur la tonalité du passage et susciter des essais.
Ces relais permettront un travail en autonomie de chaque duo. On rappellera :
- À chacun d’eux : la situation précise qu’ils ont à jouer (au besoin, l’adulte l’aura écrite et leur confiera)
- À tous : de bien tenir compte de la ponctuation, de la voix de près / de loin, de l’adresse au spectateur (ne pas l’oublier ! c’est à lui, pour lui, que l’on raconte l’histoire) et surtout de sentir et marquer les moments où il peut y avoir des silences entre les répliques.
Le découpage, appuyé sur le sens et le rythme, semble assurer 9 duos père/Célestine donc 9 garçons, 9 filles. Toutefois, des garçons peuvent s’ajouter au chœur des Célestine, et inversement. Il conviendra alors de trouver un motif, un élément de costume identique à tous par exemple.