De « Célestine entre en courant chez elle » (page 34) aux didascalies de la page 39 : passage qui évitera la reprise du 1er tableau choisi pour « Cheminer au cœur du texte » et pour « Mise en jeu ». On pourrait tout aussi bien, selon les principes proposés ci-dessous, procéder à cette lecture du premier tableau, comme un premier pas d’appropriation du texte avant sa mise en jeu.
Répartition du texte :
On pourra confier la lecture de toutes les didascalies au même élève (pas nécessairement le/la moins à l’aise, car cette lecture neutre doit être posée et assurée, pour donner à voir ce que les auditeurs ne verront pas, surtout qu’ici elles sont porteuses de sens ou de poésie). Présent à l’avant-scène mais face au public, ce/cette lecteur.ice est un chef d’orchestre, un présentateur ; il/elle lance les lecteurs. On pourrait aussi mener un travail de la voix, neutre mais portée, enregistrée, à diffuser pendant la lecture.
On pourrait adopter la lecture en position chorale, chœur des pères au lointain-jardin, chœur des Célestine à l’avant-scène-cour, la première à intervenir, placée en coryphée. La lecture se fera face à l’auditoire mais sera adressée en pensée à l’autre personnage.
À tester : après « le père entre dans la pièce au bouquet champêtre », les deux chœurs se retournent dos au public. À « on entend Célestine » le chœur des filles revient face auditoire, pour lire la tirade pp. 38-39 (ceci pour marquer les entrées, sorties, changements de lieu, et de rythmer et faire respirer la scène).
On mènera tous ensemble, garçons et filles, une recherche préalable « à la table » sur la répartition du texte entre les Célestine, en tenant compte non seulement des silences marqués par les doubles interlignes, mais aussi des autres silences possibles et des unités de sens ou ruptures. En passant, on remarquera que les apparents monologues de Célestine ne sont pas des monologues de ses pensées ou sentiments, tous sont des paroles dans le vide, adressées à des personnes avec qui elle veut entrer en contact et qui lui opposent leur silence (on pourra faire ici le parallèle entre le mutisme de ‘tit grand frère et celui de Léonardino) : elle ne monologue pas sur ses malheurs à elle, elle s’entête à créer le contact avec ceux qui en sont empêchés, peut-être a-t-elle aussi le besoin impérieux de parler…
Pour l’ensemble de cette lecture, on demandera de réinvestir tout ce qui aura été mis en évidence sur les personnages, la ponctuation, tous les exercices pratiques menés, etc.