Dans l’écriture de Danse Célestine, les didascalies prennent une place importante en nombre et longueur. On a déjà mis en évidence leur nature fonctionnelle (actions dans le jeu, silences importants, indications pour la scénographie).
Mais certaines vont au-delà, notamment dans les scènes chez Léonardino, prenant une tonalité poétique, fantastique, dès le 1er tableau (p. 21 : « Ses racines soulèvent les dalles de ciment »). Celles-ci semblent s’adresser au jeune lecteur, le conduisent comme l’héroïne dans un monde mystérieux, proche de celui des contes, qui contraste avec les actions quotidiennes des scènes dans la maison : ainsi la place prise par l’arbre et les oiseaux à qui elle parle. Comme si, la maison quittée, elle s’évadait des actions quotidiennes, comme si elle changeait de peau, quittant sa maturité obligée, elle s’allégeait, retrouvait son imagination et ses jeux d’enfant. Ces didascalies participent à l’univers lumineux qui se dégage du texte et du personnage de Célestine (voir la didascalie finale p. 88).
À partir d’une sélection photocopiée, on pourra faire prendre conscience, dès l’étude du premier tableau ou au cours de la traversée de l’ensemble, des constantes grammaticales et des différences de forme et de fonction de ces deux types de didascalies.