Avant de lire le texte intégralement, un retour aux didascalies initiales de chaque scène peut permettre d’appréhender comment la dramatisation du récit se met en place.
Naomi Wallace utilise en effet plusieurs procédés d’écriture pour créer cette dramatisation et parvenir à créer le trouble chez le lecteur devant la complexité et l’incertitude des faits qui lui sont présentés. La construction dramatique est ainsi savamment organisée autour du retour de certaines scènes entrelacées.
Les élèves repéreront grâce aux didascalies les scènes qui se déroulent au Pont entre les deux adolescents, les scènes de prison ou les scènes qui mettent en scène la famille de Dalton chez elle. Une lecture plus attentive des scènes conduira à certains repérages et à certaines conclusions :
Le Pont comme lieu de la dramaturgie est lié à l’exercice de la course au train ; le thème de la mort est immédiatement associé à ce jeu, il est dit assez vite que Brett en est mort dès la page 14 on peut le comprendre. C’est le lieu de la solitude des deux héros, un lieu en marge de la société, lieu dans lequel peut s’élaborer mauvais coups, complots, règlements de comptes, un lieu où les rapports des deux adolescents peuvent le mieux s’exprimer en cachette des adultes et des autres jeunes auxquels ils font parfois allusion.
La Prison est liée au destin tragique du jeune Dalton qui doit y racheter son âme après le meurtre supposé de Pace. On y cherche les raisons de son acte et on y discute de ses motivations par le récit du crime entre autres.
L’univers familial est celui de la réalité matérielle et sociale dont ne peuvent se défaire les personnages. Les parents évoquent le chômage qui règne autour d’eux et leurs conditions de travail. Ils parlent de leur rencontre et de leur amour. La mère s’inquiète du fait que son fils grandisse et fréquente une fille qu’elle finit par rencontrer. On parle en famille de la passion pour les trains et de leur technicité…