Précair vient de perdre son travail. C'est banal aujourd'hui. Ce qui l'est moins, c'est qu'il en perd un bras, puis les deux. Sa femme le quitte alors, car « elle ne peut pas vivre avec quelqu’un qu’elle a envie de brûler ».
Sa lente décomposition se poursuit par la perte de ses jambes, puis de sa tête. Il subit les assauts railleurs de son entourage et du quidam de la rue. Heureusement, le marchand de membres et un chien qui lui donnera sa tête, lui rendront sa dignité, son humanité. Le parabole de la précarité du monde du travail est centrale, mais Jean Cagnard la dépasse par la poésie du propos. Cette fable loufoque et humaniste est servie par une écriture onirique, tendre et pleine d'humour.