« 15.5.1989
20 morts.
L’apothéose de la bourgeoisie est de ne pas reconnaître la mélancolie chez le reste des hommes.
Quelle est la mélancolie du noyé ?
Je descends dans le cul d’un requin pour le savoir. »
La pièce se heurte brutalement au drame des émigrés clandestins qui meurent chaque année en essayant de traverser le détroit de Gibraltar sur des embarcations misérables. La force d’Angélica Liddell est de livrer le point de vue de ceux qui voient s’échouer ces cadavres sur les plages du sud de l’Espagne, là où les touristes se dorent au soleil. En prenant les mots à bras-le-corps, en les répétant pour en faire jaillir le sens, l’auteur délivre un texte sans concession aux règles de la bienséance, qui transforme le fait-divers en écriture de la souffrance et du dégoût.
75 minutes