On a choisi ici le terme mise en jeu plutôt que celui de mise en scène – bien que ce terme ne soit pas à proscrire avec les élèves, lorsqu’on aborde la question de la représentation d’un texte lu ou vu – pour marquer la distance pédagogique à prendre avec l’idée d’une mise en scène imitant au rabais, les professionnels : les fameux décor en carton ou les incontournables costumes en doublure ou papier crépon qui occupent vainement toute l’énergie, les derniers jours. Puisque dans le cadre scolaire, la mise en jeu doit faire participer tous les élèves, elle nécessite des formes différentes pour la mise en scène.
Elle nécessite aussi d’avoir recours à quelques procédés pour lire ou jouer un texte avec toute une classe.
Pour ce passage au jeu et à une approche de la mise en scène (la traduction de codes de toutes les composantes de la représentation), on conservera l’esprit des mises en lecture : le passage par le symbolique plutôt que le réalisme ; l’implication de toute la classe (pas de premiers rôles et de figurants puisqu’on est là dans un projet éducatif qui demande une certaine posture pédagogique).
Les seules différences seront dans :
- le texte appris, joué et non plus lu ;
- la prise en compte des didascalies par le jeu sans les respecter à la lettre (il arrive que certaines didascalies descriptives, voire narratives, demandent à être dites au public) ;
- le passage au jeu, à « l’interprétation » des personnages (à hauteur d’élèves) par la voix, le corps, le regard, les placements, déplacements etc ;
- l’inscription du jeu dans l’espace figuré de la fiction ;
- éventuellement la recherche d’éléments de scénographie et de costumes symboliques, pour faciliter la compréhension du spectateur ou pour aborder un travail plastique.