Il est nécessaire de faire distinguer l’auteur, l’acteur et le personnage, notions faussement évidentes. Cela en rappelant que : l’auteur est celui qui a écrit l’ensemble du texte et disparaît derrière les personnages et les interprètes par le prisme de la voix didascalique ; l’acteur, celui qui joue et se fait oublier derrière le personnage ; le personnage, un être de fiction ; le narrateur ou récitant, un acteur qui raconte l’histoire des personnages.
L’acteur est aussi un être de fiction dans le texte et il est nécessaire de passer par la différence entre régie et fiction (cf. Jansen) pour se sortir de ce problème. Dans la fiction, on a le personnage et dans la régie l’acteur.
Aujourd’hui, le théâtre contemporain pour la jeunesse tisse des rapports différents du théâtre classique entre tous ses « intervenants ». Le personnage peut devenir le narrateur ou le récitant de son histoire ou inversement (Dans Salvador, Suzanne Lebeau indique la distinction en précisant « Salvador enfant » pour le personnage et « Salvador adulte »pour le narrateur ou le récitant, mais ce n’est pas toujours le cas) Il peut aussi arriver que l’acteur « quitte » le personnage pour, comme acteur, le commenter ou commenter l’action. ; l’auteur peut également apparaître explicitement dans le discours du personnage : on peut parler alors de voix de l’auteur, l’acteur n’étant alors qu’un locuteur (c’est le cas dans Cent culottes et sans papiers de Sylvain Levey).