L’ouvrage sera ensuite distribué aux élèves qui le feuilletteront et en proposeront une description d’ensemble.
Questions
Bilan
Après avoir décrit la composition de l’œuvre dans sa globalité, on peut revenir sur les éléments qui constituent des singularités voire des écarts.
1/ La présence d’une épigraphe : après avoir défini ce terme, on peut s’interroger sur le choix de cet auteur, Émile Verhaeren, sur la signification et la visée de cette citation. On peut également réfléchir au geste de Stéphane Jaubertie qui place sa création littéraire sous l’égide de cet auteur. Quelle importance ce geste peut-il avoir lors de la genèse de son propre texte ? On peut solliciter les élèves afin qu’ils trouvent des points communs, des thématiques communes entre l’affiche et la citation.
Trois thèmes se dégagent de cette citation :
2/ Le récit de naissance : l’auteur présente la commande d’écriture qu’il a reçue : créer une histoire qui traite de la filiation, d’amour, de merveilleux.
Cherchant l’inspiration, Stéphane Jaubertie réfléchit, assis auprès de son « jumeau », un arbre planté par ses parents le jour de sa naissance. Il songe à ses racines, pense à son enfant qui vient de naître, à l’arbre qu’il va lui offrir, un compagnon pour la vie. Il met en parallèle tous ces éléments qui tissent entre la nature et lui, des liens forts / indéfectibles ; sollicité par l’extérieur, la commande d’écriture, il puise dans sa vie quotidienne, dans sa vie intime, des éléments pour créer, composer cette histoire. Dès lors, les thématiques, la fable et l’intrigue d’Une chenille dans le cœur s’imposent à son esprit. Ce récit de naissance témoigne de cet ancrage et des interactions entre vie personnelle / intime et création artistique.
Découvrir un auteur à partir d’une réflexion sur la genèse de son écriture, sur ses sources d’inspiration, son engagement et ses motivations d’écrivain, sur ses goûts en matière de lecture… ouvre une perspective d’étude intéressante et offre aux élèves la possibilité de créer un autre rapport à la littérature et au métier d’écrivain. Au travers de ces petits textes d’auteurs, figurant à la fin des ouvrages de la collection Théâtrales, et à partir d’un corpus de textes romanesques, en lien notamment avec la séquence sur l’autobiographie développée en classe de 3ème (Sartre, Les mots. Sarraute, Enfance…), on peut proposer aux élèves de réaliser une fiche métier « comment je suis devenu écrivain pour le théâtre » en repérant les spécificités de la création littéraire, les éléments caractéristiques de la genèse de l’écriture dramatique, les motivations qui animent ces auteurs de théâtre.
3/ La quatrième de couverture : ce texte de présentation dévoile un certain nombre d’informations que le lecteur pourrait découvrir lui-même grâce à la lecture du texte. Si, délibérément, l’auteur ou l’éditeur choisit de nous donner toutes ces informations, c’est donc que l’enjeu de cette œuvre est ailleurs. Ce qu’il faudra établir.
Après lecture à voix haute de ce texte, on demandera aux élèves de répondre aux questions suivantes :
Bilan
Ces questions nous permettent d’envisager la notion de personnage et d’établir la sphère d’action de chacun d’entre eux, en suivant les travaux engagés par V. Propp et repris en partie dans le schéma actantiel établi par Greimas.
Toutes ces réponses nous permettent de saisir / comprendre la fable dans sa totalité, à l’exception de l’issue finale. Comme ce dénouement manque, on propose aux élèves de l’inventer : qui va réussir ? Qui arrivera à convaincre l’autre, pour obtenir ce qu’il souhaite ou pour abandonner ce qu’il a de plus cher au monde ? Qui sera le plus fort ? Pourquoi ?
Ce questionnement permet de focaliser notre attention sur les moyens que chaque personnage va déployer pour parvenir à ses fins : l’Enfant et le bûcheron sont deux entités que tout oppose et que rien ne saurait rapprocher excepté les histoires. À l’instar des Contes des Mille et une nuits, on s’aperçoit, lors de la lecture du texte, que tout l’enjeu de cette pièce réside dans ces histoires que l’Enfant inventera. Stéphane Jaubertie raconte comment une petite fille pour se sauver, pour sauver sa peau, se met à raconter des histoires à un bûcheron sauvage. Se crée alors dans ce texte dramatique une sorte de vertige, un vertige spécifique au conte et qui en fait son charme, celui d’histoires qui s’enchâssent dans d’autres histoires. Grâce à ses histoires, l’Enfant envoûte ce bûcheron et le mène par le bout du nez. Grâce à ses histoires, la Présence / conteuse fait revivre le passé et resurgir des souvenirs qui vont bouleverser le bûcheron et l’amener à accepter de vivre enfin sa vie pleinement. L’issue de cette fable réside dans le pouvoir de la parole, la parole qui réunit, qui rapproche ces personnages, puissance fondamentale du Verbe. Puissance vitale du récit.
Autre activité
On pourra aussi questionner les élèves sur la notion de handicap, sur l’intégration de l’autre qui est différent, sur le regard qu’ils posent sur le handicap en général. Faire émerger leur représentation du handicap. Amorcer le début d’un débat. Commencer à sensibiliser les élèves aux thématiques essentielles de la pièce.