Notre attention est, en premier lieu, attirée par le titre, par cette expression singulière, Une chenille dans le cœur. Il semble intéressant de réfléchir avec les élèves à cette « chenille » et tenter de comprendre ce qu’elle vient faire dans un cœur, pourquoi elle se loge dans un cœur. Une observation d’ensemble de l’œuvre complétera cette première phase de travail.
Objectif
Supports
Premier exercice : analyse du titre (travail à mener en salle pupitre : accès au dictionnaire et support image)
Le titre de l’œuvre, Une chenille dans le cœur est donné aux élèves qui réfléchissent individuellement aux questions suivantes :
Premières élaborations de sens et hypothèses de lecture :
Les élèves savent que la chenille est un ver, une larve qui, en général, se nourrit des feuilles des plantes ou des arbres, qu’elle détruira avec ses congénères pour assurer sa survie. C’est en ce sens un parasite, voire une calamité, un fléau, que l’agriculteur cherche à éradiquer pour éviter la destruction de ses cultures. C’est aussi un insecte qui déclenche dès qu’on le touche une réaction vive, une irritation. D’emblée, cet aspect du titre tisse un lien avec la nature, le monde des insectes, de ceux qui dérangent, qui amènent la destruction, la mort. Ce terme est donc connoté péjorativement. Cette référence à la nature constitue la première thématique relevée.
La chenille est également le mot qu’on utilise pour désigner les larves des papillons ; la chenille après métamorphose deviendra papillon. Cette signification place l’histoire sous le signe du changement, du passage d’un état à un autre état, de la transformation inéluctable et irréversible. Ce terme est alors, dans cette acception-là, connoté positivement, il est mélioratif. Seule la précision du lieu où loge la chenille est inattendue et surprenante : soit l’auteur utilise cette expression au sens propre, c’est-à-dire qu’une chenille aurait élu domicile dans un cœur ; on peut alors supposer que, comme une personne peut être atteinte du ver solitaire, le cœur d’un homme ou d’un animal serait parasité par une chenille, un ver, il serait atteint d’une maladie parasitaire.
Soit l’auteur emploie cette expression au sens figuré : avoir une chenille dans le cœur, cela signifierait que le cœur d’une personne ou d’un animal serait parasité, perturbé par un problème, que le siège des émotions, des sentiments serait rongé par un secret, un lourd secret qui rendrait malheureux, quelque chose qui ferait souffrir et empêcherait la vie d’être vécue sereinement.
Ces deux possibilités placent l’histoire sous le signe de la maladie, du handicap physique ou psychologique, une seconde thématique à envisager pour cette histoire.
On peut proposer ensuite aux élèves de découvrir l’affiche du spectacle créé par Bruno Lajara et de confronter les premières hypothèses de sens qu’ils viennent d’élaborer avec cette illustration du spectacle.
Deuxième exercice : Travail de lecture de l’image.
Questions
Bilan
Ce document présente un plan d’ensemble : un vaste paysage habité par deux personnages. Au centre de cette affiche se trouve un arbre magnifique, majestueux et solitaire, perdu au milieu des souches, unique survivant parmi les siens. Présence essentielle, l’arbre est entouré de deux personnages que tout oppose : l’âge, le sexe, la taille, la force… l’Enfant se trouve au premier plan, à droite. C’est une fillette aux cheveux noirs coiffés en deux couettes ; elle est vêtue d’une robe légère et regarde avec attention un papillon luminescent ; il est placé sur le cœur de l’enfant qui semble le protéger, avec délicatesse.
De l’autre côté, à l’arrière-plan, sur la gauche, se trouve un homme, un homme de grande taille et robuste qui, la hache à la main, s’éloigne de sa cabane, tourne le dos à l’Enfant et se dirige vers la ville, qui se dessine au loin.
La ligne d’horizon dessinée par la plaine, sépare l’univers en deux parties : d’un côté, le ciel, bleu nuit, parsemé d’étoiles et de nuages, et de l’autre, la terre, cette terre dévastée où ne subsiste qu’un arbre, échappé d’un massacre. Au loin, on devine la ville, espace urbain polluant.
Sur la gauche, on perçoit l’arrivée du soleil, annonçant le lever du jour et chassant la lune installée dans son premier quartier.
Placé de part et d’autre des personnages qui se tournent le dos, l’arbre pourrait constituer un lien entre ces deux êtres : il les réunirait / opposerait et serait le premier maillon d’une histoire possible entre eux.
On peut demander aux élèves de classer les éléments relevés sur cette affiche en fonction de leurs aspects positifs, mélioratifs ou négatifs, péjoratifs.
Positif
Négatif
Écriture
À partir de ces deux exercices, les élèves rédigeront, sous la forme d’un paragraphe structuré, un texte qui présentera l’enjeu de ce texte et élaboreront une trame d’histoire possible. Ils respecteront les différentes étapes du schéma narratif.
Lecture des différents débuts d’histoires inventés. Échange sur les propositions.