Quoique seuls les cinq membres de la famille d’Alice soient présents sur scène, comme l’indique la liste des personnages, un grand nombre de personnages désincarnés gravitent autour d’eux, et ce par le biais du récit des protagonistes.
Les élèves pourront marquer la présence de ces personnages par la voix. Par exemple, pages 8 et 9, l’Autre se fait menaçant quoiqu’insaisissable, les voix et regards acides d’une foule indiscernable : « La mère : (…) Les regards se baissent, se détournent, regardent au loin… / (…) "Restez, restez, s’il vous plaît (…) !" », « "Tu es un homme ! / Retiens-toi un peu !" / Combien de fois je l’ai entendu, / avec ou sans la petite tape sur l’épaule. » Les élèves pourront marquer la présence de cette foule désincarnée par des chuchotis, reprenant les mots entendus par le père. Les corps pourront aussi incarner cette présence/absence, avec des masques blancs pour marquer la foule et l’absence de singularité, les corps fuyant la mère, baissant les yeux, tapant l’épaule du père…
Les élèves ont relevé en première partie les indices présents dans le texte quant aux saisons. Ils peuvent dès à présent effectuer le même exercice quant aux espaces.
Le fait que la pièce soit narrée par le chœur annihile complètement l’unité d’espace qu’on attendrait d’une pièce tragique classique. Les lieux changent au fil du récit : le chalet des vacances, la chambre d’Alice, l’hôpital… Ces espaces, ainsi que les saisons et l’écoulement du temps, pourront être signifiés par de simples objets évocateurs (un lit à roulettes pour l’hôpital, le son de la rivière en vacances, des confettis blancs pour l’arrivée de l’hiver… Les élèves pourront laisser parler leur inventivité !) ou de légers changements de lumières, comme un jeu de mimétisme onirique.