éditions Théâtrales Jeunesse

Trois minutes de temps additionnel

de Sylvain Levey

Carnet artistique et pédagogique

[(La Femme.- […] je ne connaissais rien aux règles de la savane.
Kouam.- Chez nous il n’y a pas vraiment de savane mais on ne lui a jamais dit. […] (page 17)

La mère de Mafany.- […] Dans son enfance on avait dû lui parler des cannibales, des marabouts et des sorciers.
Le père de Mafany.- L’Afrique fait toujours aussi peur. (page 30))]

Dans la première partie de la pièce, La Femme fait connaissance avec la Guinée en rencontrant Kouam, Mafany et leurs familles. Méfiante, elle est aussi perplexe en ce que la réalité ne colle pas avec un certain imaginaire de l’Afrique subsaharienne issu d’une vision coloniale du continent.

Toujours dans l’idée d’une réflexion sur les clichés associés à une aire géographique, l’enseignant·e pourra corréler celle-ci à la question du racisme comme peur de l’autre. Un débat pourra être proposé aux élèves quant à la raison de cette « peur de l’Afrique » évoquée par le père de Kouam : d’où vient-elle ? À leur avis, existe-t-elle encore aujourd’hui ?

Dans la deuxième partie de la pièce, le racisme prend la forme d’une violence exercée d’abord par les mots et les gestes, puis par des actes violents perpétrés envers Kouam et Mafany – qui sont agressés par des skinheads. Cette violence part d’une haine de l’autre et d’un fantasme répandu : celui de la supposée invasion d’un pays par un autre jugé inférieur.

[(Mafany.- Madame, c’est quoi un hooligan ? Pourquoi ils poussent des cris de singe quand on entre sur le terrain ? (page 41))]

En s’appuyant sur cette citation et de faits divers de son choix, l’enseignant·e pourra proposer un temps d’échange autour des agressions verbales exercées contre les personnalités publiques pour des raisons de couleur de peau ou de sexe notamment. Puis, afin de revenir à l’univers du sport, de trouver des articles de presse sur les mouvements radicaux de supporters – en Angleterre mais aussi en France, en Italie, en Allemagne, en Espagne et ailleurs – et leurs actions et de les soumettre au débat. Ces temps d’échanges peuvent être menés en complicité avec un·e professeur·e de sport et/ou d’enseignement moral et civique.
L’objectif étant ici d’intégrer la question des valeurs du sport à l’étude de la pièce et une réflexion sur le vivre-ensemble liée à une lutte contre toutes les violences qui gangrènent le milieu sportif.