Cette dernière partie de la proposition de mise en jeu pose la question de la représentation de personnages non blancs sur scène. Même s’il est admis que tou·tes les élèves qui le souhaitent peuvent incarner Kouam ou Mafany, il est important que l’enseignant·e rappelle que, pour les spectateur·rices, l’intrigue prend tout son sens dès lors que les corps au plateau portent une signification historique au regard de la colonisation, du post-colonialisme et du racisme, encore prégnant dans le monde actuel.
Pour cette partie, il pourra être utile d’appeler en support un·e professeur·e d’histoire et ou d’enseignement moral et civique.
L’enseignant·e pourra proposer une réflexion aux élèves sur les candidat·es idéal·es pour incarner les personnages. Partant du postulat qu’on n’ait en aucun cas recours à du grimage – raciste par essence car singeant plus qu’il ne transforme – on pourra choisir pour les rôles, soit des élèves directement concerné·e·s en valorisant leur parole et leur expérience ; soit par exemple d’autres élèves ayant déjà ressenti des oppressions systémiques : validisme, sexisme, homophobie etc.
Il va de soi qu’il n’est pas ici question de créer un espace thérapeutique ou douloureux mais d’ouvrir la perception des élèves du monde qui les entoure et de les aider à comprendre la nécessité des représentations, notamment au théâtre.
Le sujet pourra d’ailleurs être abordé par le biais d’une liste de personnalités publiques du monde du sport permettant de saisir l’importance de ces représentations pour les communautés non-blanches.
En ayant en tête le monde du football, qui joue beaucoup sur un discours d’intégration tout relatif – eu égard le fait que la glorification de joueur·euses noir·es ou maghrébin·es n’empêche pas la montée en puissance du racisme en France – il s’agira de faire comprendre l’universalité du message de tolérance en évitant la prévention démagogique.