Après cette première approche du texte par la création de tableaux, l’enseignant·e pourra commencer à réfléchir à l’ajout de la parole et in extenso du texte. Trois minutes de temps additionnel est écrite dans une langue contemporaine, accessible. Pour autant, dans un souci d’appropriation de la langue et des enjeux du texte par les élèves, il serait intéressant que l’enseignant·e propose aux élèves – dans un premier temps de travail centré sur le jeu – de jouer les scènes avec « leurs propres mots », c’est-à-dire en improvisant à partir des canevas des différentes scènes, sans tenir compte du texte dans un premier temps. La finalité pédagogique est multiple puisque les élèves devront montrer, d’une part, qu’ils/elles ont parfaitement compris les enjeux de la scène, mais aussi le déroulé général de l’action et de la parole et pour mettre en marche leur imaginaire pour donner à voir le paysage et les protagonistes non parlants de la scène.
Pour ce faire, l’enseignant·e pourra prendre le temps de rappeler aux élèves l’ordre des scènes et ce qui s’y joue, puis de diviser les élèves entre les différentes scènes et de leur laisser un temps de préparation pour qu’ils réfléchissent à leur mise en espace. Ensuite, on prendra le temps de regarder toutes les scènes. Les spectateur·rices devront être vigilant·es aux points suivants :
On ajoutera à cela un regard plus technique, nécessaire à la pratique théâtrale : pour la voix, adresse, volume, articulation, projection ; pour le corps, précision, ouverture au public ; de façon générale : écoute des partenaires.
Une fois ces improvisations présentées, l’enseignant·e pourra proposer aux élèves de refaire les scènes, mais cette fois textes en main, en essayant de garder la mémoire de ce qui vient de se passer pour connecter travail du texte et imaginaire.
Il serait ensuite intéressant que l’enseignant·e divise la classe en deux : d’un côté des lecteur·rices, et de l’autre, des acteur·rices muet·tes ; en binôme. Quand je lis, mon binôme donne à voir ce qui semble essentiel à illustrer. Ce jeu, plutôt ardu, permettra de sensibiliser les élèves au piège du texte : comment ajouter des informations à l’image sans être strictement illustratif ? Qu’est-ce qui est pris en charge par la parole, et qu’est-ce qui est pris en charge par le corps ?
Pour finir, en inventant avec les élèves une distribution de 7, l’enseignant·e pourra proposer une traversée du texte où les acteur·rices choisiront ce qu’ils/elles jouent en donnant le texte, ce qui pourra amener un échange sur la pertinence des choix d’une part, et la notion de point de vue des comédien·nes-créateur·rices : qu’est-ce qui me semble essentiel de montrer, qui diffère peut-être de ce que pensent les autres ?