Pour aller plus loin, on s’intéressera enfin à la scène 4 de la Deuxième mi-temps (pp. 44-50). Kouam et Mafany se retrouvent pris au piège, attaqués par une bande de hooligans, battus, mais heureusement finalement sauvés par La Femme.
Avant toute lecture, l’enseignant·e pourra prendre le temps de résumer avec les élèves l’ordre des événements et leur sens.
La mise en lecture de ce passagepourra être proposée à seulement deux élèves incarnant respectivement Kouam et Mafany. Il s’agira ici de faire attendre les actions dans la parole et de permettre au public de visualiser les images. On s’interrogera donc sur ce qu’il est nécessaire de faire pour donner à sentir le rythme de l’action, la tension présente et les différents rebondissements.
Toujours pour introduire progressivement le jeu, l’enseignant·e pourra proposer à deux autres élèves de « jouer » Mafany et Kouam silencieusement, pendant que les deux lecteur·rices donnent à entendre le texte. Cela permettra de réfléchir sur la complémentarité corps-voix dans un témoignage : est-elle nécessaire ? Si oui, qu’est-ce que cela apporte ? Si non, qu’est-ce que cela change de devoir simplement imaginer en écoutant ?
Eu égard au fait qu’on est ici face à un récit d’agression à caractère raciste, l’enseignant·e pourra ouvrir sur la question du témoignage d’actes de cette nature, en s’appuyant - si il/elle le souhaite - sur d’autres exemples tirés de la littérature, de la chanson ou du cinéma. Si ce sont des textes, ils peuvent être mis en lecture au côté de la scène de Trois minutes de temps additionnel pour en éclairer la dramaturgie.
La conclusion de cette scène – optimiste et cinématographique – peut faire l’objet d’une lecture où l’on joue sur le suspense. Par exemple sur une réplique comme :
[(Mafany.- Et là ! Miracle ! Une voiture est arrivée. Je ne sais pas d’où. Elle a freiné. Un coup de frein sec et précis. Comme dans les séries américaines, elle a stoppé net devant nous. (page 49))]
L’enseignant·e pourra proposer de la découper entre plusieurs élèves et de donner à entendre les informations les unes après les autres pour créer un effet de suspense et ramener les spectateur·rices au présent de l’action. Cette approche pourra être ensuite reprise sur l’ensemble de la scène, en petits groupes (avec peut-être plusieurs Kouam et Mafany), comprenant un temps de préparation pour les élèves et une présentation de leur mise en voix, suivie de retours.
Si la salle de travail le permet, il pourra être amusant de suggérer aux élèves de faire apparaître les différents lieux de l’action dans différents endroits de l’espace : le kebab, la rue, la voiture. La parole se trouvant – par ces différentes stations dans la lecture – située dans l’espace et dans le temps du récit.