L’enseignant·e pourra entamer un travail de mise en voix par une lecture de la scène 1 de la Première mi-temps (pp. 11-18), qui se prête à ce type de narration, en prenant le temps de détailler la distribution des rôles et de la répartir entre les élèves volontaires. Il/elle les interrogera après la lecture sur les questions suivantes : à qui parle-t-on, et où est-on ?
Sur la première question, l’enseignant·e pourra proposer aux élèves au complet de se répartir en groupes de 7 - correspondant au nombre de personnages (ou par 3 ou 4 si il/elle souhaite des groupes plus petits) - et de réfléchir à une lecture debout en cherchant un·e destinataire pour la parole. L’objectif est d’aborder la question de l’adresse au public pour les élèves, dans cette scène qui sert finalement d’incipit à la pièce : il s’agit de présenter à la fois le lieu, les personnages et leurs rêves et donc in extenso les thématiques qui vont se déployer dans la pièce.
Ensuite, l’enseignant·e pourra noter avec les élèves que l’absence quasi-totale de didascalies invite à s’interroger sur l’endroit d’où provient la parole – qu’on séparera ici du lieu de l’action puisque celle-ci, on l’a vu, est géographiquement située en Guinée dans un premier temps, puis en Angleterre. Dès lors, pourra être abordée en classe la question du témoignage : où est-il situé dans le temps par rapport à un/des événements et où peut-on en entendre ou en voir ? On pourra trouver des exemples issus des médias (journal télévisé, journal papier, réseaux sociaux etc.), ou d’objets culturels (romans, pièces de théâtre, films, séries télévisées etc.)
En proposant aux élèves un temps de parole libre autour de la question des lieux du témoignages, l’enseignant·e pourra ensuite proposer à nouveau une mise en voix de la scène 1 avec une petite mise en scène pour situer le point de départ de la parole. Il/Elle pourra émettre des suggestions comme : un plateau télé, un moment à table, une émission radio, une vidéo sur Internet etc. Sur scène, on se posera la question : faut-il être forcément face au public pour donner à entendre le texte ? Comment me positionner pour m’adresser à lui différemment ?
La fin de la scène fait apparaître doucement un autre type de parole – au présent cette fois – : le dialogue entre les personnages.
Après chaque passage de groupe, que ce soit dans la lecture ou plus tard le jeu, il est primordial de prendre le temps de faire des retours, permettant à la fois à l’enseignant·e mais aussi aux élèves acteur·rices et spectateur·rices de témoigner de leurs ressentis, suggestions et remarques. Il s’agira aussi ici de tester les outils de l’acteur·rice : corps, voix et imaginaire, et de chercher ensemble comment on les rend plus efficaces. L’avancée est commune entre tous·tes les participant·es de l’atelier, aussi ce temps pourra être un bon prétexte à rappeler ce qu’est un retour constructif.