Maintenant que les élèves se sont familiarisés avec le texte et ont testé différents exercices qui leur ont permis de maitriser leurs corps dans l’espace, leur voix, leur présence au plateau et de développer leur imaginaire, ils et elles vont pouvoir le mettre au service du texte. Dans cette partie, il s’agira de réfléchir plus précisément au texte dans l’espace scénique, aux choix de mise en scène et à leur justification. Dans la toute première partie du carnet artistique nous avons proposé aux élèves de réfléchir sur Lucie et Lulu : sont-elles dans le même espace-temps, Lulu est-elle un souvenir, un double ?
Dans un premier temps les élèves peuvent faire des propositions, à partir de la séquence du « A » p. 10, puis de la rêverie qui suit, d’une mise en espace et en jeu. Cela peut inclure les costumes mais aussi et surtout les similitudes à trouver entre les deux interprètes : pour rappel, un travail sur le langage, les tics de paroles et les contraintes physiques a aussi été proposé et peut être un très bon point de départ pour trouver ces similitudes. Il faut ensuite réfléchir aux positions sur scène, dans quels espaces évoluent-elles ? Peut-être que l’enfant Lulu, si elle est un souvenir, n’a pas le même espace pour se déplacer que Lucie. Comment faire comprendre qu’elles n’ont pas la même temporalité ? Où se situe la voix par rapport à elles ? Ne pas hésiter à leur proposer des appuis de lumière et de son pour ouvrir leurs possibilités.
Une fois une analyse des deux personnages effectuée, il s’agira de réfléchir à la place de la voix et à ce qu’elle représente. Peut-être son rôle est-il mouvant tout au long de la pièce, il est alors intéressant de se demander comment le signifier pour les spectateur·rices. Il est important que les élèves comprennent qu’il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses tant qu’elles sont justifiées et s’appuient sur des éléments concrets du texte ou bien une explication logique de leur part qui tient dans le déroulé de la pièce. Afin de vérifier leurs propositions, vous pouvez les inviter à travailler sur une séquence du début et une autre de la fin pour mettre en parallèle deux manières différentes dont intervient la voix. Chaque proposition sera discutée collectivement afin de permettre à chaque groupe de travail d’argumenter face aux autres et d’exposer ses arguments de telle ou telle façon. La coopération et la cohésion de groupe seront ainsi développées et faciliteront la suite du travail.