À partir de la première scène (ce qui permet de ne pas trop dévoiler le texte si on envisage ensuite une lecture cursive individuelle), on pourra aisément faire observer le rôle des didascalies, très importantes dans cette scène.
En demandant aux élèves de trouver à quoi elles servent (indications de jeu, de lieu ? didascalies fonctionnelles/fictionnelles ?) et à qui elles s’adressent (metteur en scène, acteur, lecteur ?), on permettra aux élèves d’observer une des spécificités du texte théâtral.
Pour conduire les élèves à comprendre le rôle joué par les didascalies, on les interrogera, par exemple, sur la façon de les traiter (les lit-on ? qui ?) en fonction de la situation proposée : lecture, mise en voix, mise en espace ou mise en jeu (cycle 3 et collège).
Ce travail devra inciter les élèves à accorder une attention particulière à ces éléments et les encourager à ne pas les négliger lors de la lecture silencieuse (ils avouent en effet parfois « sauter » les passages descriptifs des narrations…)
Cette même scène permet aussi de repérer les différences entre monologue, soliloque, dialogue.
La première réplique de Léo est très intéressante car en demandant aux élèves de la lire à haute voix, on va travailler sur l’implicite de la situation. Ce qui ressemble par la forme à un monologue (voire un soliloque) est aussi un dialogue restitué par la voix d’un seul personnage :
« Bonjour, Léo… tu as bien dormi ?
Oui, j’ai bien dormi.
Il est temps… de te lever… un sablier a coulé ! »
Dans la mise en voix cela peut être mis en relief par un changement de voix qui indiquera le changement de locuteur.
À distinguer, dans la même réplique pourtant du : « Élise ! » qui lui est clairement adressé à l’autre personnage.
Toute la scène est construite de la sorte : dans une même réplique Léo alterne en permanence des phrases habituellement dites par Élise (ou bien s’adresse à elle tout en sachant qu’elle dort et ne l’entend pas) et dit à haute voix des phrases qu’il n’adresse qu’à lui, tandis qu’Élise rêve à voix haute. Ces allers-retours pas forcément explicites pour un lecteur non-expert doivent être clairement identifiés pour permettre à tous les élèves d’entrer dans le texte.
Le dialogue avec les souliers illustre une autre forme de dialogue car ceux-ci ne répondent pas par des mots mais réagissent tout de même (ce sont des personnages à part entière).
Des précisions sur l’adresse et la double énonciation pourront être aussi travaillées au collège à partir de cette scène.