Commencer par des exercices de relaxation (propositions ci-dessus).
Les élèves sont assis, yeux fermés. L’intervenant passe parmi le groupe. Lorsque celui-ci pose sa main sur l’épaule d’un élève, ce dernier peut commencer à émettre un son. Il répétera ce même son tout au long de l’exercice en tentant d’écouter le chœur pour installer ce son de manière opportune (intervalles, volume, changement de rythme, plus ou moins aiguë…). Si l’intervenant pose à nouveau sa main, l’élève s’interrompt (utile pour nuancer le fond sonore parfois jusqu’au silence et faire entendre les sons les plus fins ou timides).
Aucune parole, uniquement des sons. Le chœur constitue ainsi un tapis sonore.
Ambiances possibles :
N’hésitez pas à faire durer l’exercice longtemps car une très belle écoute s’installe.
À partir de la description des sensations corporelles d’Ézir à la séquence 3, proposer une exploration par groupe de chœur à 2 ou 3 : faites le geste pour vous aider et laisser surgir un son.
Progressivement, les gestes doivent cesser au profit du son et de l’écoute à l’intérieur de chaque chœur. Il sera intéressant de faire remarquer aux élèves que la musicalité va naître des silences et du rythme.
Pour terminer la séance, on pourra relire un extrait aux élèves en leur proposant de faire un geste ou un mouvement à chaque fois qu’ils entendent un son.
Cet exercice permettra d’ancrer dans le corps les sensations liées à la musique des mots.
Les prénoms Ézir, Tyrse et Azou, choisis par Dominique Paquet nous orientent dans l’observation attentive des « z » et « r ».
Exemple : sur les « s » le corps tremble, sur les « r » le corps fait des mouvements d’avant en arrière.
L’objectif étant que les élèves proposent des gestes.
Pour contraster on choisira un passage avec des « m » ou « l » qui évoquent l’harmonie liquide, sensation plus enveloppante.
Avec des petits, on pourra jouer sur le « b » de bulle, boule, ballon, rebondissant dans le son comme dans sa forme.
Avec les collégiens on pourra aborder les notions d’allitérations et assonances en s’appuyant d’abord sur des textes de rap (paroles de Grand Corps Malade ou MC Solaar par exemple) ou des paroles de chanson (« Dans les 3 jours, voilà le tac-tac-tac des mitraillettes qui reviennent à l’attaque » — Serge Gainsbourg, Bonnie and Clyde), les vire langues populaires (« Les chaussettes de l’archiduchesse, sont-elles sèches archi-sèches ? » etc.) des textes classiques avec le fameux « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? » (Andromaque)
On pourra ouvrir cette exploration poétique avec la pièce Les escargots vont au ciel du même auteur qui joue avec humour à détourner les mots (exclamations telles que : « Enfer et bouillabaisse ! », « Fringale ! », « tartine ») ou créer des expressions (« poussière de bitume », « mon lutin des Héspérides », « cheval à bigoudis », « merdication », « change de tronc ») qui inspireront certainement les enfants pour un projet d’écriture.
Dans le texte, chacun parle dans sa bulle, depuis sa bulle. La situation de communication est donc particulière d’un point de vue sonore : il y a une différence entre ce qui est émis et ce qui est perçu. On pourra imaginer différents dispositifs de modification des voix des enfants en jeu : parler au travers de tissus, de plastiques, d’oreiller, avec un haut-parleur (cône de papier par exemple).
Pour renforcer la connaissance de l’auteur, on pourra faire dire les 10 mots qui l’accompagnent : bienveillance, fraternité, amour, philosophie, humour, connaissance, joie, transmission, théâtre, écriture. (cf. Environnement artistique de Dominique Paquet et de Son Parfum d’Avalanche - Questionnaire proustien)
Proposer des situations d’improvisations (ou utiliser des fragments de texte en lecture à haute voix) avec des éléments perturbateurs : discussion au téléphone / ça ne capte plus, dialogue entre deux étrangers, une personne est malentendante, un vacarme retentit pendant la conversation etc.
Et puis pensez bulle ! Échos, sons tournants, sur-articulations !
Lecture à haute voix conseillée : séquence 2 de la page 17 à 20 (« J’ai mal de peur surtout ») : passage qui se prête bien à l’exercice de lecture car la peur peut s’exprimer aisément et le rapport conflictuel d’Ézir et Tyrse est très facile à comprendre.