Avant même de faire lire le texte, il peut être intéressant de passer du temps à observer le livre : le toucher, le sous-peser, le sentir pourquoi pas (odeur de neuf ou d’ancien ?)
Peut-être qu’en « faisant connaissance » avec le livre, l’élève apprendra à le respecter, à lui accorder de la valeur et à en prendre soin davantage.
Nous pourrons faire émerger avec les plus grands un questionnement tel que : quel est l’avantage aujourd’hui de l’objet livre par rapport au livre électronique ? Quel plaisir peut-il y être associé ?
L’objet se sent. La phylogénie qu’évoque Dominique Paquet passionne les neurosciences actuelles. C’est dans le cerveau reptilien, le plus ancien que se logeraient nos instincts de survie. Le sens de l’odorat, primitif, étant utilisé aujourd’hui pour stimuler la mémoire.
Il pourra être intéressant d’amener les élèves à cet exercice en faisant le lien avec le titre : quelle pourrait être l’odeur d’une avalanche ? Si « son », adjectif possessif, indique l’odeur d’une personne, à quoi celle-ci peut-elle ressembler ? À quel souvenir faites vous référence ? (cf. la madeleine proustienne)
L’illustration de toutes les couvertures de la collection jeunesse des éditions théâtrales est une composition/maquette de ballons de baudruche.
Avec Son Parfum d’Avalanche, l’illustration sert parfaitement le propos : bulles / ballons.
Ici, les ballons de baudruche sont les plus communs c’est-à-dire de forme ovoïde. Très gonflée, la matière plastique s’étire et permet un jeu de transparence. Nous pourrons demander aux élèves combien de couleurs ils perçoivent. Trois ballons, un rouge, un bleu et un jaune : les couleurs primaires. Le ballon jaune et le ballon bleu se superposent (couleurs complémentaires c’est-à-dire opposées sur le cercle chromatique et qui permettent un contraste optimum). On voit l’un à travers l’autre par transparence. Il y a donc un mélange : bleu + jaune = vert.
Par analogie, avec les plus grands, on pourra déjà faire émerger l’idée du filtre coloré qui modifie la perception. Filtre de notre regard aussi, de notre point de vue, peut-être, et les faire jouer à monter sur leurs chaises pour voir la classe autrement (comme dans la fameuse scène du film Le cercle des poètes disparus).
Affiner le regard pourra aussi passer par l’étude des typographies de la couverture.
Ayant observé cela, on pourra laisser surgir les interprétations quand au contenu du texte.
Avec des élèves de cycle 3 ou de collège il sera intéressant de comparer plusieurs ouvrages des éditions Théâtrales : rapport entre l’image et le titre, en s’aidant de la quatrième de couverture.
En maternelle, avant même la présentation de l’objet-livre, nous pouvons envisager de mettre à disposition des ballons de baudruche à l’intérieur desquels on aura inséré de petits personnages en plastique pour une exploration libre. En tant qu’enseignant ou animateur nous pourrons relever les positionnements spontanés de ces marionnettes originales : les enfants modifient-ils le volume de leur voix en raison de la membrane plastique, les ballons se touchent-ils ? Comment les personnages se rencontrent-ils ?
Il peut être intéressant de proposer aux élèves une observation de leurs doigts touchant le livre. Une marionnette vivante de 10 doigts souples, précis, fonctionnant de concert pour ouvrir, tourner, feuilleter. Puis leur proposer de laisser danser leurs mains dans le vide comme s’ils mimaient les actions précédentes. Il n’est évidemment pas nécessaire que l’intervenant ait lui-même des talents de mime. Ce qui compte c’est l’observation. Cet exercice servira de préambule à la mise en jeu que les élèves attendent en général impatiemment.