Carnet mis à jour en 2017.
Œuvre de référence sélectionnée en 2013 par l’Éducation nationale pour une première culture littéraire en cycle 3.
[(Carnet pédagogique rédigé par Alexandra Bellon, professeur des écoles (92).
Recherches documentaires : Marie Anglade.)]
D’ordinaire, on dit aux enfants de ne pas rester dans leur bulle. Tyrse, Ézir et Azou, petits bébés espiègles, n’ont pas le choix. Coupés du monde extérieur par des parois de verre, ils ne peuvent que se voir et s’entendre.
Mais la tentation du dehors est trop forte : ils désirent rencontrer les enfants qui chantent sous leur fenêtre et jouer dans la neige avec eux. À peine sortis de leurs prisons toutes rondes, ils partent à la découverte de continents jusqu’alors interdits, territoires immenses qui s’ouvrent désormais : l’amour, l’amitié, la peau et le corps des autres qui exacerbent leurs sensations. Avec Son Parfum d’avalanche, Dominique Paquet propose un texte poétique et philosophique s’adressant aussi aux tout-petits.
Née sur le quarante-cinquième parallèle, Dominique Paquet est actrice et dramaturge. Codirectrice du Groupe 3.5.81 de l’espace culturel Boris Vian/les Ulis (91), elle est chargée de cours dans plusieurs universités, secrétaire générale des Écrivains associés du Théâtre et conseillère artistique au Théâtre national Bordeaux-Aquitaine.
Elle a publié de nombreuses pièces de théâtre pour la jeunesse , dont, dans la collection Théâtrales Jeunesse, Les escargots vont au ciel, en 2002, et Son Parfum d’avalanche, en 2003.
Son Parfum d’avalanche : un titre qui déjà nous invite à la poésie et au voyage des sens. Une pièce philosophique, dont le sens ne sera pas figé et qui nous permettra de travailler, de la maternelle au collège, sur la question de l’interprétation. Nous axerons ce carnet sur un travail au cycle 3 en nous appuyant, comme le ministère le conseille, sur une réflexion sur les sens comme moyen de découverte de l’autre et du monde. Ce texte visitera les thèmes de la naissance, la découverte, la socialisation, la norme, la liberté.
Trois enfants, dans leurs bulles, qui ne peuvent que se parler et s’entendre, fantasment un monde extérieur, à la fois effrayant et attirant. Dans cette initiation sensorielle et imaginaire au monde, ils ressentent leurs premiers émois. Et avec la rencontre de l’Autre, ils expérimentent les affects tels que l’indifférence, la solitude, la jalousie puis l’amour qui les guérit finalement de leurs solitudes.
L’allégorie de la bulle permettra l’identification de lecteurs de tous âges : le jeune enfant proche encore du fœtus bercé dans le ventre protecteur de sa mère, l’enfant se développant dans son cocon familial, l’adolescent muant dans son univers intérieur fait de questionnement et de bouillonnement sensoriel, l’adulte, telle une poupée gigogne, qui pourra explorer ses bulles intérieures, telle une géologie des constructions de ses peurs, ses limites, ses normes.
Finalement, une très large palette de niveaux de lecture. Dominique Paquet ouvrira une porte à l’imaginaire de chacun en passant dit-elle dans sa postface, par « cette sensorialité qui dans la phylogenèse de la cellule apparaît la première, comme une sensibilité de la membrane à l’environnement, suivie du goût et de l’odorat, puis de l’ouïe et de la vue… »