Pour ce travail qui mélange récit et action, nous pensons, avec Marie Bernanoce (dans À la découverte de cent et une pièces) qu’un premier travail de mise en voix permettra de bien distinguer les deux niveaux de jeu sur scène. Cela aidera à la compréhension :
Pour le conteur : avec les bons lecteurs du cycle 3 ou les collégiens, il sera possible de travailler l’adresse au public. Le texte en main, le conteur lit et retient la phrase (ou un morceau de phrase) puis l’adresse au public en le regardant.
Sensibiliser les enfants aux rythmes créés par les silences. Jouer à s’interrompre au milieu d’une phrase, attendre avant de commencer une phrase. Prendre le temps de regarder le public sans rien dire.
En tâtonnant les élèves verront un sens se dégager par cette attention à la diction et choisiront des coupes expertes qui mettront en valeur certains mots ou expressions.
Choisir une phrase du texte, la mâchouiller, la dire en variant la hauteur, la durée, l’intensité ci joint exemples sur le Souvenir 1 : « Je suis né dans les montagnes à l’ombre des eucalyptus juste sous le soleil et le ciel. », « Le curé a refusé de sonner les cloches qui saluent les naissances dans mon village » et « Elle s’est battue avec la mort jusqu’au printemps » (pp. 7 et 8).
Adresser cette phrase à un autre en le regardant bien dans les yeux, avec enthousiasme, de manière désespérée, craintif, en étant plein d’espoir.
Même phrase avec un accent espagnol ou des déformations anatomiques (langue tirée, zézaiement).
En cercle. Groupe de deux enfants, l’un derrière l’autre. Un enfant chuchote une phrase qu’il aime à l’oreille de son partenaire qui la donne à entendre amplifiée, tel un haut parleur.
Puis proposer une représentation devant une partie de la classe. Chaque petit groupe devra s’emballer dans un drap (caché, rien de doit apparaître). Les élèves disent tour à tour leur phrase à haute voix, puis découvrent progressivement leurs visages. Cet exercice met en valeur le texte et l’intention dans la manière de dire.