Les pieds bien ancrés au sol, parallèles au bassin pour avoir une bonne assise. Placez la tête droite comme si le sommet du crâne était tiré vers le haut ; les bras sont détendus le long du corps, relâchés. Position neutre à adopter régulièrement dans la pratique.
Définir l’aire de jeu ; les élèves se placent à la périphérie de l’aire de jeu, chacun aura quelqu’un en face de lui. Imaginez que le plateau soit un plateau de balance en équilibre, on peut matérialiser l’équilibre de ce plateau par un objet que l’on place au centre du plateau (un livre par exemple). Si tous les élèves passent d’un côté, le plateau s’affaisse. Si quelqu’un se déplace, peu importe où sur ce plateau, il bouleverse l’équilibre du plateau ; la personne qui se trouve vis-à-vis de lui, se déplace juste après elle pour rectifier l’équilibre du plateau. Chacun son tour, on se déplace sur le plateau.
Marchez seul sans parler aux autres, adoptez une allure tranquille, celle que l’on prend lorsqu’on n’a pas d’objectif précis à atteindre. Il s’agit d’une allure normale. Au signal de l’enseignant, tout le monde s’arrête. Chacun observe la répartition des élèves sur le plateau. Cette répartition doit être équilibrée, chacun comble les trous, en s’éloignant ou en s’approchant des autres, une personne se déplace à la fois. On reprend l’exercice en s’appliquant à bien équilibrer le plateau.
Tous les élèves se répartissent sur le plateau, chacun marche en adoptant une position neutre, on ne regarde personne, chacun se déplace en solitaire, pas de sourire ni de parole. On ne touche personne. Puis, on prend conscience que d’autres personnes occupent le même espace ; léger arrêt et regard de méfiance mais on ne change rien à son attitude. Soudain, on se rend compte que les autres deviennent gênants. On ne veut pas leur parler, on les évite d’abord discrètement en les fuyant du regard puis de manière plus marquée en variant la vitesse du déplacement. On fuit les autres, on accélère le déplacement, on frôle la course pour échapper aux autres dont on a peur. Soudain, on se rend compte que les autres sont des personnes que l’on connaît, on cesse de les fuir, on ralentit la course, on esquisse un sourire poli, on les regarde franchement, on se reconnaît avec un soulagement certain. Puis on s’arrête devant la personne que l’on rencontre et on se donne le bonjour d’une manière amicale. On repart. On peut reprendre cet exercice en travaillant l’extrait de PP page 21.
« Conteuse 1. - Petit Pierre écoute le ronron qui le berce… horrifiés ».
Thérèse emmène PP à l’école et sur le chemin, elle perçoit toute l’inquiétude, l’hostilité des regards. Le meneur du jeu (les 2 conteurs) lisent ce passage pendant que les participants se déplacent sur l’aire de jeu. Les déplacements s’effectuent selon les mêmes consignes, les regards, l’attitude et la vitesse de déplacement changent lorsque les paroles de la conteuse l’indiquent. Les participants peuvent laisser sortir un son, un cri ou un mot qualifiant leur émotion (ah ! quelle horreur…).
Chacun marche seul en position neutre. Dès qu’un élève le souhaite, il s’arrête sans rien dire, sans faire un mouvement pour signaler sa décision. Dès que quelqu’un s’arrête, les autres cessent également de se déplacer. Tout le monde se tourne vers la personne qui s’est arrêtée (on regarde tous dans la même direction, on s’aperçoit que l’on devient attentif au bruit, et que lorsque le mouvement cesse, on s’arrête en même temps que le bruit et les mouvements décroissent. Une direction des regards s’impose, une adresse s’installe). La personne qui s’est arrêtée regarde tout le monde et donne le signal de départ en reprenant la marche.
Reprendre l’exercice de la même manière mais dès qu’une personne s’arrête, tous les participants se regroupent rapidement autour d’elle, comme s’il y avait urgence, pour former un chœur. Cette personne vérifie que tous les regards sont dirigés vers elle et elle donne son prénom à ce chœur.
Reprendre l’exercice de la même manière et dès que la personne arrêtée donne son prénom, le chœur la saisit et la soulève. Une fois perchée là-haut, elle donne à nouveau son prénom ; le chœur la repose et chacun repart en solitaire.
Reprendre l’exercice de la même manière ; lorsque la personne haut perchée donne son prénom, elle y associe un adjectif qualificatif qui la caractérise.
On peut poursuivre cet exercice en conservant la même consigne avec un extrait de Petit Pierre afin de faire sa connaissance. Avant de se déplacer dans l’espace, chacun vient piocher un papier sur lequel est inscrit un adjectif attribué à Petit Pierre (liste constituée à partir d’un relevé dans l’œuvre). Se constitue ainsi une première ébauche, une première prise de conscience du caractère de ce personnage éponyme.
Se placer en cercle, chaque participant prononce pour lui un son et il doit sentir sa voix résonner : placer la main sur la poitrine et sentir les vibrations. Mettre la main sur la bas du dos et percevoir les vibrations de la voix.
Chacun reprend sa place sur la périphérie de l’aire de jeu : il a en face de lui une personne en vis-à-vis. Dès qu’une personne se déplace, une autre personne effectue symétriquement le déplacement pour équilibrer le plateau. Attention à ne pas se toucher.
On imagine ensuite que Petit Pierre et Thérèse sont dans une forêt et jouent à cache- cache. Faire deux groupes, un de Petit Pierre et un de Thérèse. Chaque participant joue avec son double, on accélère le rythme et on fait le moins de bruit possible. Puis le groupe de Thérèse appelle Petit Pierre de manière affectueuse, doucement, avec délicatesse, avec gentillesse, en riant…. (Travail sur le fragment page 17 « Conteuse 2 : sa mère, son père, sa grande sœur l’appellent Petit Pierre par affection… et parce qu’il ne grandit pas comme les autres enfants. »).
Travail sur le fragment page 18, 19 (« Maman, papa, soleil, pierre, ruisseau, arbre… »). Reprendre le même exercice précédent : à chaque fois qu’une personne se déplace avec son vis-à-vis et qu’elle l’aperçoit dans le jeu de cache-cache, elle lui dit un mot (prendre les mots de vocabulaire que Thérèse essaye d’apprendre à Petit Pierre). Le binôme répète le mot une première fois comme il l’a entendu, à l’identique. Puis il le répète pour lui-même, une seconde fois pour se l’approprier. Puis il adresse ce mot à son voisin le plus proche, à la personne la plus éloignée sur le plateau et enfin, il le dit à Thérèse. (La distance implique des variations d’intensité).
Chaque participant vient piocher un papier sur lequel figure une phrase. Il la mémorise durant quelques instants puis il gagne le plateau sur lequel il se déplace en faisant attention à l’équilibre du plateau et se parlant à lui-même, il se répète sa phrase. Le déplacement sur le plateau s’accélère, on continue de répéter la même phrase. Puis on commence à courir très lentement, comme lors d’un footing très doux tout en disant sa phrase. On monte le volume de voix, on ne parle plus pour soi mais pour tout le monde, on conserve ce niveau sonore et on accélère la course. Le but de cet exercice est d’amener les participants à dire le texte sans faire entendre l’effort de la course qui les essouffle ; par conséquent, chaque participant doit maîtriser le débit de sa voix. Chaque phrase, chaque proposition de doit pas « tomber » par manque de souffle, le temps accordé à dire la phrase durant la course doit être net. Il ne faut pas faire entendre l’essoufflement ni la respiration. Il faut réguler la course pour réguler la voix. On peut jouer avec le volume, le professeur devient le chef d’orchestre qui fait augmenter ou diminuer le son à l’envi.
Reprendre la marche normale ; au signal, tout le monde s’arrête. Chacun son tour, on dit sa phrase, sans qu’un ordre soit pré-établi. On donne sa phrase à tout le groupe. Si deux voix se chevauchent, on reprend l’exercice. On essaye de tenir le plus longtemps possible sans que les phrases se chevauchent.
Puis chacun reprend le déplacement dans l’espace. Au signal, tout le monde s’arrête (attention à l’équilibre du plateau), un participant endosse le rôle de la conteuse et court poser sa question (« je cherche Petit Pierre, où est-il ? » extrait de la page 50) à trois participants ; chaque personne interrogée lui répond en donnant sa phrase. A la troisième personne, la conteuse devient immobile et la personne à qui elle s’est adressée en dernier prend sa place. L’exercice peut se dérouler avec une seule question posée et le relais passe plus vite. Quand la conteuse pose la question, elle choisit une humeur ; cette humeur peut grandir au fur et à mesure de la répétition et de sa course. Un geste, un mouvement associés à cette humeur peuvent s’esquisser. La conteuse peut réagir quand elle reçoit la réponse, elle peut donner sa réaction au public.
Liste des phrases :
« Je le cherche dans les prisons pleines à craquer
Je le cherche sur les quais de gare où les foules se bousculent
Je le cherche dans les wagons à bestiaux remplis d’hommes, de femmes, d’enfants
Je le cherche dans les camps de travail que le nazisme a inventé
Je cherche Petit Pierre dans les camps de la mort.
Je cherche son sac à outils dans les montagnes de valises
Je cherche son béret dans les montagnes de vêtements encore chauds ».
Un élève se place au centre de l’aire de jeu. En face d’elle, la regardant, se placent deux autres personnes. Devant ces deux personnes (donc derrière la première personne installée) se placent quatre autres personnes (deux pour chaque personne) et ainsi de suite. Attention à l’entrecroisement des personnes. Tout le monde doit voir la personne. La première personne installée lance un geste qui est repris par les deux personnes qui la regardent ; le geste est ainsi repris en écho par tous les groupes ainsi installés sur l’aire de jeu. Être précis, ample avec des choses nettes. Si on se trompe, ce n’est pas grave. Être calme, faire confiance au fait que l’on voit, être de plus en plus connecté à l’autre. Une musique peut être diffusée pour créer un univers particulier. Attention à l’engagement précis et à la précision des gestes.
Puis prendre les gestes de Petit Pierre lors de son installation dans l’étable page 39 (« il voit un clou pour accrocher sa chemise et son pantalon, une tablette pour ranger ses outils, il voit où accrocher le morceau de miroir pour la barbe et il s’installe… ») La première personne « s’installe » dans l’étable. Autre extrait qu’il est possible de travailler de la sorte, page 43, la préparation matinale de Petit Pierre (« Le lendemain avant l’aube, Petit Pierre est prêt comme d’habitude. Il a nettoyé l’étable, trait les vaches, mangé son pain debout, préparé ses outils. »). On « mime » le travail de Petit Pierre à la ferme. Attention à la précision de chaque geste. Le chœur des Petit Pierre ainsi formé, les conteuses entrent en scène et lisent un extrait de texte. Elles regardent le groupe en train de jouer et disent le texte.
Chaque « Petit Pierre » peut imaginer une phrase à partir de ce qu’il vient d’entendre (les verbes d’action, je traie ma petite Fleurette, je sarcle les plates – bandes…). On peut faire se chevaucher toutes ces phrases, on peut y introduire des soupirs, de longs soupirs sonores, des rires, des bruits qui installent, signalent l’effort de Petit Pierre au travail. Ainsi, en écoute les uns les autres, on obtient la création d’une humeur commune, d’un tableau, d’une séquence.
On peut enchaîner sur l’extrait où Petit Pierre travaille à la constitution de son manège et entend les avions (page 52, 53) : proposer l’exercice sur la gamme des réactions. On imagine aisément les réactions des membres de la famille ainsi que celles des conteuses alors que Petit Pierre admire les avions. On peut travailler sur les bruits : les élèves se répartissent en chœur et chaque chœur peut s’entraîner à faire un bruit (avion, tracteur, animaux...) pendant la prise de parole de la conteuse.
Créer les conditions de l’histoire racontée. Fragments du texte page 21 à partir de la didascalie « Elle prend les deux sacs d’école… ». Deux élèves pourront être les deux conteuses, les autres étant constitués en chœurs d’élèves :