éditions Théâtrales Jeunesse

Oiseau

de Anna Nozière

Carnet artistique et pédagogique

MUSTAFA.– Quelques heures plus tard, à minuit, tous les élèves de CM2 ont senti leur corps se soulever. (p. 39)

On l’a vu, la pièce laisse une place au surnaturel. Que ce soit par la présence mystérieuse des Chaloubes dans la pluie, sur les partitions du cours de musique, ou par l’envol des élèves à minuit vers l’autre côté, Anna Nozière glisse dans les brèches du réel une ouverture vers une autre réalité. Dans l’optique de penser la pièce comme appartenant au registre littéraire du fantastique, le ou la lecteur·rice peut douter en permanence de la véracité de ces manifestations.

L’enseignant·e peut proposer à ce titre un travail corporel autour de l’envol nocturne des corps. En s’appuyant sur de la musique – dont le choix est laissé à l’appréciation de l’enseignant·e – iel pourra proposer aux élèves mettre en scène de manière corporelle et silencieuse, en se concentrant sur l’expressivité des corps.
Après un bref échauffement physique, dans l’idée de réveiller tout le corps, l’enseignant·e pourra proposer aux élèves – en petits groupes de 4 ou 5 avec donc un public – de donner à voir les corps allongés dans les lits qui s’élèvent vers l’autre côté. Debout ou allongé, il s’agira de matérialiser l’envol, sans quitter le sol. L’enseignant·e pourra guider ce travail, et diriger à la voix les élèves pendant leurs essais : « Vous êtes allongé·es, vous regardez le réveil, vous voyez qu’il est minuit, dans quel état êtes-vous ? Vous sentez que vous vous élevez, d’abord doucement puis de plus en plus fort. » Chaque proposition de groupe sera suivie d’un échange avec les autres élèves pour lister ce qui est parlant et ce qui l’est moins.

Pour affiner le travail, l’enseignant·e pourra passer par l’exercice des points moteurs : on marche dans l’espace et on sent un hameçon se planter sur une partie de notre corps (nez, bouche, ventre, bassin etc.), et cet hameçon se met à nous tirer très légèrement vers l’avant en modifiant du coup notre démarche. Les élèves peuvent ensuite prendre une position allongée - toujours en petits groupes pour intégrer des témoins – et refaire l’exercice. Comment est-ce que je m’élève si l’hameçon est planté dans mon ventre ? Sur ma tête ? Sur mon bassin ?

Dans l’optique où l’enseignant·e aurait le temps et le loisir de monter la pièce dans son intégralité, un tableau représentant la scène d’envol pourrait être placé en ouverture ou en conclusion permettant à la classe d’être présente au complet.