éditions Théâtrales Jeunesse

Oiseau

de Anna Nozière

Carnet artistique et pédagogique

PAMÉLA.– On a filé vers le local ménage... Le code secret pour entrer, c’était Chaloube. On disait qu’on allait en Chaloubie. (p. 19)

Oiseau se passe pour la majeure partie du temps à l’école. Quelques scènes brèves font apparaître les maisons ou appartements des personnages mais c’est dans la cour et les salles de classe que se tient la majorité de l’action. C’est à la fois l’espace où se rencontrent les personnages mais aussi celui où le pouvoir des adultes s’exerce de manière parfois autoritaire. Pour y échapper, les personnages se trouvent des espaces à elleux, des cachettes pour parler en toute tranquillité, penser à leurs mort·es et rêver à leur fête des mort·es.

L’enseignant·e pourra proposer aux élèves d’investir différents espaces de l’école pour y mettre en jeu de courts extraits de la scène. Iel pourra diviser les élèves en petits groupes en leur distribuant différentes scènes et les charger de choisir un lieu pour les jouer en dehors de la classe (CDI, cour, gymnase, toilettes, cantine etc.). En déplaçant l’espace de la représentation, les élèves devront aussi réfléchir à la place du public, l’idée étant de le rapprocher au plus près du récit de Mustafa et Paméla. Pour les aider, l’enseignant·e pourra évoquer avec elleux le travail cinématographique de la réalisatrice Céline Sciamma, notamment sur les films Tomboy (2011) et Naissance des pieuvres (2007).

À propos de ce dernier film, la réalisatrice écrit ceci : « L’absence de parents est un parti pris. J’ai voulu évacuer la figure parentale pour ne pas tomber dans le stéréotype des parents qui représentent la loi. Je préférais me concentrer sur ce que vivent les trois filles du film. [...] je ne laisse pas le choix aux spectateurs, ils sont obligés de s’identifier aux personnages. Tout le monde, dans la salle, doit être une fille de 15 ans. » Les élèves pourraient ainsi réfléchir au choix du lieu en fonction de la distance que celui-ci peut avoir avec les adultes, facilitant ainsi l’identification du public aux personnages.

Pour terminer, et si les élèves prennent plaisir à l’exercice, l’enseignant·e pourra proposer un parcours dans l’école, d’une pièce à l’autre, chacun devenant l’écrin d’une scène. Le public pourra être constitué de camarades d’une autre classe ou de professeur·es allié·es. Pour chaque espace, les élèves pourraient choisir un des slogans de la pièce à placer quelque part, à la fois pour signaler l’espace de jeu, mais aussi pour créer une continuité entre les scènes.