Les mort·es sont parfois présent·es sur scène de manière silencieuse. Alors, comment rendre compte de ces présences ? L’enseignant·e pourra proposer une lecture d’une scène de la pièce en suggérant cette fois une adresse « vers un fantôme ». Il s’agira pour les élèves volontaires d’adresser ce texte à quelqu’un·e d’invisible, présent·e dans la pièce et qui serait un être cher à qui l’on raconte ce qui s’est passé.
L’exercice du téléphone est un bon moyen de matérialiser un destinataire invisible : l’élève lit un morceau du texte comme s’il parlait au téléphone. Il faut affiner son écoute, car comme on ne voit pas son interlocuteur·rice, il faut être attentif à ses réactions discrètes, ses silences, sa respiration, prendre son temps, parfois répéter si la communication coupe. Le reste de la classe peut ensuite analyser quel est le ton, le volume, l’intonation utilisés. Après avoir fait plusieurs essais avec des élèves volontaires, l’enseignant·e pourra ensuite demander à d’autres de se placer quelque part dans l’espace et de lire le texte en l’adressant à un destinataire invisible et silencieux. Une discussion préalable pourra être mise en place pour choisir qui est cette personne à qui l’on parle : un être cher, un anonyme, un·e illustre mort·e ? Selon le choix, on adaptera l’émotion, le ton de la voix, le volume de celle-ci. Quant à ce dernier point, on peut imaginer par exemple un fantôme un peu sourd, à qui l’on aimerait vraiment raconter l’histoire.
Pour terminer, l’enseignant·e pourra proposer à deux élèves de lire les rôles de Mustafa et Paméla, dans la scène 19 par exemple, et de placer autour d’elleux une dizaine d’autres élèves, dans une position de leur choix, plutôt neutre, immobiles et silencieux.
L’enseignant·e interrogera les élèves restés spectateur·rices au terme de la lecture sur l’effet produit : qui pourrait représenter cette foule silencieuse sur scène ? Les vivant·es ou les mort·es ? On pourra refaire plusieurs essais en changeant les positions des élèves sur scène, en cherchant comment iels peuvent parfois représenter plutôt les vivant·es et parfois plutôt les mort·es selon les scènes.