Oiseau, c’est le récit d’un deuil, du choc initial à l’acceptation. La pièce traite du rapport que nous entretenons à nos mort·es et comment ce qui est une problématique complexe, un sujet angoissant pour les adultes et difficile à aborder avec les enfants peut se trouver simplifié par la parole des enfants : le texte montre la facilité et la créativité avec laquelle ceux-ci s’emparent du problème.
Pour débuter l’étude du texte, l’enseignant·e pourra commencer par faire la lecture de la première scène.
Mustafa nous y raconte qu’à la suite de l’hospitalisation de son père, sa tante vient le trouver dans sa chambre avec « quelque chose de difficile à [lui] dire. » (p. 8). C’est par cette annonce que se clôture la première scène du texte.
Il pourra également demander aux élèves ce qu’évoque pour elleux cette périphrase, à la fois dans le contexte mais aussi en dehors de celui-ci : dans quel(s) autre(s) contexte(s) pourrait-elle être employée ? De là pourra découler un échange avec la classe sur les possibles thématiques de la pièce.
Une fois la première scène, le titre et la distribution abordés, l’enseignant·e pourra demander aux élèves de lire la quatrième de couverture de la pièce, afin de vérifier si leurs hypothèses quant aux sujets abordés s’avèrent correctes, puis de pousser plus loin leur raisonnement en se demandant quel pourrait être le genre de la pièce : comique ? tragique ? La différence entre ces termes pourra être explicitée en classe.
L’enseignant·e pourra prendre ensuite le temps d’interroger les élèves sur les temps employés par Mustafa dans la scène : « On a commencé à manger », « Ma tante leur répondait qu’il fallait attendre. » (p. 7). Ce sont les temps du récit : imparfait et passé composé (du présent se glisse aussi dans les italiques, mais nous y reviendrons). De ce constat, l’enseignant·e pourra demander aux élèves de réfléchir sur le moment où nous nous situons dans le temps par rapport à ce récit de Mustafa : en même temps ? Juste après ? Longtemps après ?
Cette question pourra résonner avec une étude de l’adresse du texte : à qui parle Mustafa ? Au public ? À un autre personnage ? Il s’agira ici de comprendre en quoi l’adresse permet d’intégrer le public dans le partage d’une expérience difficile. Cette analyse permet de rentrer petit à petit dans l’histoire en analysant le fond et la forme.
La pièce ne compte que deux personnages parlants, Mustafa et Paméla. Anna Nozière ajoute que, par leurs voix, existent aussi « plein d’autres personnages » (p. 6). Elle emploie l’italique et le présent dans le texte pour les faire surgir au sein du récit des personnages.
On en voit un exemple dès la première scène, avec l’apparition de la tante de Mustafa. En s’appuyant notamment sur cet exemple, l’enseignant·e pourra interroger les jeunes sur le procédé d’apparition de ces autres personnages mais aussi sur la pertinence de ne garder sur scène que deux personnages et donc de resserrer l’action.
L’enseignant·e pourra également proposer aux élèves de réfléchir au titre de la pièce : à quoi pourrait renvoyer l’oiseau ? Quel(s) lien(s) peuvent faire les élèves entre celui-ci et les premières thématiques abordées ? Le mystère de l’oiseau pourrait à ce stade ne pas être résolu.
L’enseignant·e pourra évoquer à la classe, si elle la sent intriguée, les psychopompes. « En mythologie, un dieu psychopompe […] est un conducteur des âmes des morts (comme un guide ou un passeur). Beaucoup de croyances et de religions possèdent des esprits, des déités, des démons, des saints ou des anges qui ont la tâche d’escorter les âmes récemment décédées vers l’autre monde, comme le Paradis ou l’Enfer. Ils sont souvent associés à des animaux tels que les chevaux, les phoques, les corbeaux, les chiens, les chouettes, les moineaux, ou encore les dauphins. » (source : Wikipédia) Après avoir donné cette définition, une nouvelle discussion pourra être ouverte avec les élèves sur le titre de la pièce, au regard du résumé de celle-ci et de la première scène : qui est cet oiseau ?
