L’objectif de cette mise en jeu n’est évidemment pas de créer un spectacle de bout en bout, mais de mettre les élèves en action pour qu’iels comprennent, par les actes, le texte sur lequel iels travaillent : on ne peut pas avoir pleinement conscience des règles du foot si l’on n’y joue jamais. L’enseignant·e guide la classe, bien sûr, mais il est important que les élèves participent à la mise en jeu pour qu’iels voient prendre forme de manière concrète ce qu’iels avaient compris ou imaginé. Le passage au plateau constitue le prolongement de tout le travail effectué jusqu’alors par l’enseignant·e et les élèves. Il doit donc s’appuyer sur les éléments dramaturgiques mis en évidence dans le travail d’analyse du texte et de mise en voix.
Mon grand-père, ce robot constitue un bon matériau pour interroger les relations entre réalité et fiction. Cette question, qui recoupe celle du caractère virtuel ou non des différents personnages, peut sembler très abstraite si on l’aborde seulement d’un point de vue théorique. Dès que l’on passe au plateau, elle semble s’éclairer. Le statut de comédien·nes sur un plateau est toujours très complexe. La frontière entre acteur·rice et personnage est on ne peut plus floue : on est à la fois soi (parce que c’est notre corps au plateau, c’est nous qui sommes devant le public) et quelqu’un d’autre (parce que nous ne sommes pas dans notre état normal). C’est justement sur cette ambiguïté que joue Sabine Revillet en faisant intervenir un personnage de robot et un de fantôme : ils ressemblent à des êtres humains bien vivants, mais certains détails les trahissent. Il peut être intéressant de chercher, au plateau, quels peuvent être ces détails.