Jacques, le robot n’est en effet peut-être pas si différent de Damien, Angie, Garance, et Jérémy. Les souvenirs qu’il évoque dans son mot d’adieu le rattachent lui aussi à cette famille, au réel en quelque sorte. Mais de quel réel parle-t-on ? L’histoire que donne à voir ce texte est une pure fiction. Et le robot, même s’il apparaît comme un intrus dans le cadre exposé au début du texte et qui met en scène des humains, est lui aussi un personnage de théâtre qui affirme d’ailleurs « Être ou ne pas être un objet. » (p. 54), en référence à Hamlet de William Shakespeare. Jacques, le robot n’est pas moins réel qu’Angie : au même titre que tous les autres personnages de la pièce, il n’est qu’une image mentale que l’on projette en rassemblant des mots écrits sur un livre. En lisant ce texte, nous créons nous-mêmes, dans notre imaginaire, des êtres virtuels.
En jouant sur les codes de la fiction, Sabine Revillet fait un éloge du théâtre. Au même titre que le robot ne peut pas remplacer le vrai grand-père mais aider à accepter son décès, la fiction théâtrale ne peut pas supplanter la vraie vie mais peut nous donner des clefs pour mieux l’appréhender.