Quelque chose semble pourtant résister : on a du mal à accepter qu’il soit éthique de faire son deuil grâce à un robot. C’est un vulgaire objet, un « grille-pain en plus perfectionné » avec « un air faussement sympathique » (p. 27). Tout chez lui respire le faux : il n’est pas de la même nature que les personnages de chair et d’os qui l’entourent.
Il fonctionne avec des algorithmes et ne comprend pas les émotions qu’il décrit avec des pourcentages (pp. 30-31). Ce faisant, il déshumanise quelque chose de fondamentalement humain. Ce ne sont pas des émotions réelles, mais artificielles. Il manque à ce robot, aussi ressemblant soit-il, cette flamme essentielle qui fait qu’il ne peut pas remplacer Jacques, contrairement à ce qu’espère Garance, et à ce que lui font croire les publicités d’Illusion Robotic. C’est là sans doute que réside le problème : en commandant ce robot, Garance cherche à faire revenir son père. Il y a tromperie sur la marchandise.