Les élèves forment un cercle : au centre se trouve le meneur de jeu ; il balaye du regard les participants, il arrête son choix sur l’un d’entre eux et juste par le regard, il l’appelle à venir prendre sa place. Durant l’échange, ils ne se quittent pas des yeux, ce n’est qu’une fois que chacun est immobile, installé à la place de l’autre que le fil de ce regard peut se rompre.
Puis les participants se répartissent sur l’aire de jeu de manière équilibrée : ils se déplacent chacun pour soi en adoptant une allure normale. Puis quand deux regards se croisent, les participants effectuent ensemble un bout de chemin. Le duo se crée silencieusement, il doit être rendu visible par l’adoption d’une allure identique, d’une démarche similaire, d’un même tic. Une complicité se réalise dans cette promenade à deux. Puis chacun reprend sa marche en solitaire à la recherche d’un autre complice.
Les participants reprennent ensuite leur marche en solitaire toujours en respectant l’équilibre du plateau. Quand l’un d’entre eux choisit de s’arrêter, c’est le signal pour les autres de cesser tout déplacement, tout mouvement. La personne à l’origine de cet arrêt, adresse à chaque participant un regard très rapide et reprend sa route, signal de départ pour tous les participants. L’exercice se poursuit de manière identique, chaque participant doit arrêter le groupe une fois ; puis, quand le participant s’arrête et qu’il a vérifié que l’attention de chacun était tournée vers lui, il leur dévoile son prénom, Miche ou Drate : il s’adresse à tout le monde ; après quelques instants durant lesquels tout le monde le regarde, il reprend son chemin. L’exercice se poursuit avec une variation de l’adresse : le participant peut choisir de s’adresser à son voisin, à quelqu’un de très éloigné, il peut crier, chuchoter, parler, chanter son prénom.
Les participants se promènent sur l’aire de jeu en respectant l’équilibre du plateau. Un participant s’arrête et donne son prénom, Miche ou Drate, un seul participant choisit de répondre à cette proposition en citant l’autre prénom tandis que les autres poursuivent leur déambulation. Tous deux entament un échange verbal basé sur les prénoms et très vite reprennent leur marche sans se perdre du regard et toujours en se nommant, comme si c’était le dernier lien qui les retenait. Ils s’appellent de manière aléatoire, en variant l’intensité, le rythme et l’intention. Progressivement, un chœur se constitue autour de chacun d’eux : chaque chœur soulève le participant qui continue à appeler son partenaire : le chœur promène à son tour son personnage : jouer avec les distances, éloigner volontairement Miche de Drate, au contraire les rapprocher. Les deux participants qui ne cessent de s’appeler, modifient leurs appels en fonction de ces variations.
Cet exercice requiert une confiance totale de la part des participants : plusieurs exercices peuvent être pratiqués afin de permettre la mise en confiance nécessaire à cet exercice.
Ces exercices permettent d’installer la concentration et la précision nécessaires à la mise en voix de ces échanges entre Miche et Drate ; les élèves doivent saisir l’importance du regard et de son adresse. Ils prennent également conscience que le duo existe d’abord dans l’espace par cette présence des corps et du regard. La distance ou la proximité qui s’installe entre les deux partenaires établit un rapport différent : lorsque la voix surgit, elle doit tenir compte de ces paramètres. Ces exercices permettent aussi de créer des duos d’élèves non pas par affinité entre eux mais grâce au hasard du jeu.