Parce qu’elle contient des monologues mais aussi des scènes à deux, trois et même quatre personnages, la pièce Les Vilains Petits apparaît comme un terrain de jeu favorable au travail de l’adresse. On peut donc proposer différents exercices sur cette notion et travailler les compétences orales des élèves et leur écoute. Voici quelques exercices qu’il est possible de travailler en classe, comme dans la cour de récréation ou en extérieur dans un parc. L’enjeu est d’expérimenter plusieurs scènes d’adresse différentes.
Les différents styles d’adresse
Pour cet exercice, on peut prendre différents passages de la pièce plus ou moins longs, (il peut même s’agir d’une seule phrase) et demander aux élèves volontaires de lire ce passage ou de le réciter s’ils le connaissent par cœur. Il s’agira de le lire d’abord en l’adressant à soi-même, puis à une autre personne, puis à un groupe de 3-4 personnes et enfin à toute la classe en même temps. On peut ensuite combiner ces différentes adresses en demandant aux enfants d’à la fois adresser le texte à eux-même et à toute la classe, à un groupe de 3-4 personnes et à toute la classe, à une seule personne et à eux-même, etc. Le but de ces différentes expérimentations est d’inviter les élèves à réfléchir sur la multiplicité des formes d’adresse possibles et les inviter à être sensibles aux variations de leurs voix et de celles des autres. Ce travail sur les différents styles d’adresse peut aussi être un moyen de les inviter à s’exprimer sur les différences qu’ils perçoivent entre une adresse de la vie de tous les jours et une adresse au théâtre.
Les espaces de l’adresse
Après avoir travaillé ces différents styles d’adresse, on peut aussi proposer aux enfants de faire des exercices de mise en voix en jouant plus avec l’espace et la promiscuité ou non-promiscuité avec son partenaire. On peut notamment demander aux élèves, par groupe de deux ou trois, de choisir une scène de leur choix et de la lire à voix haute (ou bien de l’apprendre si cela semble plus pertinent) mais dans des positions particulières, par exemple dos à dos, à 30 mètres de distance, l’un à une fenêtre et l’autre en bas, etc. Pour encore plus engager les élèves dans ce travail, on peut aussi leur demander de créer leur propre scène d’adresse en les encourageant à en inventer qui soient les plus farfelues possibles. En plus de faire travailler leur imagination et leurs compétences orales (notamment l’articulation si l’on fait le choix de les mettre à 30 mètres de distance l’un de l’autre, un domaine qui fait souvent défaut aux jeunes élèves), ce travail peut leur permettre de mieux s’approprier le texte et l’espace dans lequel ils et elles le déclament. Cet exercice peut également être utile pour donner des idées de mises en scène aux élèves.
De l’adresse à l’écoute
Dans ce travail autour de l’adresse, la question de l’écoute peut aussi être intéressante à travailler, d’autant plus qu’elle permet de garder concentrés les élèves qui ne sont pas en situation de jeu ou de lecture. Pour ce faire, on peut notamment demander aux enfants qui ne jouent pas, de fermer les yeux pendant que d’autres enfants récitent ou lisent leur texte et, de manière imagée, on peut leur demander de mettre toute leur attention dans leurs oreilles pour bien saisir chaque mot du texte. À la suite de cet exercice d’écoute, on peut leur demander s’il y a, pendant la lecture, un mot ou une phrase qui a plus résonné en eux et elles que les autres, ce que provoque un texte quand on met en éveil le sens de l’ouïe, etc.
Si l’on souhaite un exercice plus dynamique, on peut aussi répartir les élèves par groupe de 10, les mettre en cercle et leur demander d’adresser le texte à une personne qui, par le biais d’un eye’s contact devra à son tour adresser le texte à une personne de son choix dans le cercle. Un exercice qui oblige chaque élève à se concentrer, à écouter les autres et à mobiliser son attention.
Pour mener à bien ces exercices de lecture, vous pourrez trouver ici des conseils concernant la répartition du texte dans une classe, de façon à faire participer tous les élèves sans obscurcir le texte.