Étude des répétitions
Il y a dans Les Vilains Petits trois éléments qui reviennent de manière répétitive, à savoir le cri de Loan au début de chaque journée, les « nuits à ramasser », qui reviennent plutôt en fin de journée et le jeu du chou-fleur entre Maya et Valentin. Ainsi, on peut dans un premier temps demander aux enfants de chercher dans un dictionnaire les définitions des mots "refrain", "rengaine" et "leitmotiv" et se demander, alors, à laquelle des trois définitions les répétitions présentes dans l’œuvre répondent le mieux.
Cet exercice peut ensuite faire l’objet d’un cours où l’on peut étudier différents refrains issus de la musique, de la poésie, du théâtre ou du roman et s’interroger (pour les plus grands) sur le sens de la forme du refrain, quelle est sa fonction ? N’est-il vraiment qu’une simple répétition ?
On peut ensuite demander aux enfants quel est le rôle, selon eux et elles, de ces « refrains » dans la pièce qui nous intéresse et surtout demander de formuler différentes interprétations quant à l’évolution de chacun de ces « refrains » : sont-ils la marque d’un quotidien ou viennent-ils pour briser quelque chose ? (refrain vient du latin refringere qui signifie briser). Peut-on faire un lien entre l’évolution du jeu du chou-fleur entre Maya et Valentin et l’évolution de leur amitié au fil des pages ? Quelles interprétations les enfants donnent-ils au refus de jeu de Valentin à la fin de la pièce ? Est-ce que Valentin, selon les élèves, a raison de se comporter ainsi avec Maya ?
Cette partie peut être aussi l’occasion de sortir du texte et d’interroger les élèves sur les refrains de leur vie, qu’est-ce qui fait refrain dans leur quotidien, ont-ils aussi des « rituels » avec leurs ami·e·s, comme le chou-fleur de Valentin et Maya, pourquoi y a-t-il répétition de ces mêmes jeux entre eux et elles, etc.
Réflexion autour de la notion de jeu
Dans la cour d’école, les quatre personnages se retrouvent souvent dans des situations de jeu et il peut être intéressant avec la classe d’étudier ces différents jeux : comment ils nous sont présentés, s’il s’agit vraiment de jeu, etc. On peut notamment s’appuyer, pour parler de cela, sur les réactions de Valentin à chaque fois qu’il voit ses trois compères s’amuser dans leur coin et avoir, comme base de réflexion cette phrase de Maya p. 64, « C’est pas des jeux, vos jeux. J’ai plus envie de jouer ! »
Ainsi, à l’image de l’exercice où l’on demande aux enfants de définir ce qu’est pour eux et elles un « vilain » on peut les inviter à définir ensemble ce qu’est un « jeu », sa fonction dans la cour de récréation et, après avoir défini cela, voir si les différentes activités auxquelles se prêtent les protagonistes de la pièce correspondent bien à la définition qu’ils ont donnée précédemment.
Il peut être intéressant ici aussi, si l’on souhaite aborder la question du lien entre jeu et cruauté, en acte dans la pièce, de demander, en guise de question de bilan séquence par exemple, de rédiger un petit paragraphe de 5 ou 6 lignes en leur demandant si un jeu est nécessairement innocent et bon enfant, en précisant bien sûr de prendre des exemples tirés du textes pour justifier leur réponse.
On peut aussi étudier, à partir des différentes scènes de jeux qui jalonnent le texte, les rapports entre les personnages et la manière dont se manifeste la cruauté dans ces jeux et le sentiment de rejet que peut provoquer les jeux qui ne nous conviennent pas.